Plus d’herbe et moins de céréales au Gaec des Domaines

De 45 % de maïs dans la SFP en 2016 à 27 % en 2018 ; le Gaec des Domaines, à Saint-Rémy-du-Plain (35), mise sur l’herbe pour ses 145 vaches. La sole de céréales va diminuer.

Quand la taille du troupeau augmente, l’herbe a tendance à se faire discrète. Ce n’est pas le cas au Gaec des Domaines. Ses quatre associés ont signé la mesure agroenvironnementale (MAE) 28-55. Ils devront respecter, dès 2018, un niveau maximum de 28 % de maïs dans la SFP et 55 % d’herbe au minimum dans la SAU. Les achats de concentrés ne devront pas dépasser 800 kg/ UGB sur une exploitation qui compte également un atelier de taurillons montbéliards.

Pourquoi accepter de telles contraintes ? « Nous voulons travailler pour nous, avant tout. Approcher l’autonomie en limitant les intrants », répond Claudie Groazel, l’une des associés. Le Gaec a quelques atouts pour miser sur un système herbager. Une soixantaine d’hectares accessibles aux laitières sur le site principal. Des sols limoneux, portants, qui s’assèchent rapidement par beau temps et un plan d’épandage des eaux usées d’une entreprise agroalimentaire voisine qui sécurise le rendement en période estivale. Reste à créer quelques chemins, notamment à proximité de l’étable et à suivre des formations à la gestion du pâturage, encore perfectible, selon les associés.

[caption id=”attachment_31581″ align=”aligncenter” width=”720″]gaec-des-domaines Bruno et Claudie Groazel, Frédéric Eon et Guillaume Gautier, associés du Gaec.[/caption]

Herbe et maïs épi

Le système se met progressivement en place. Le parcellaire est divisé en paddocks de 1,7 ha. Les laitières y restent 2 ou 3 jours (jours ou nuits, selon la distance de l’étable). Dans chacun des paddocks, un fil est avancé tous les jours pour qu’elles disposent d’herbe fraîche. Certains paddocks sont débrayés en fonction de la pousse et l’objectif est de ne pas faucher les refus. Le déprimage est réalisé au mois de février. Les vaches passent la nuit dehors à partir de la mi-avril et le pâturage cesse vers le 15 novembre.

Au total, 64 hectares de RGA-Trèfle blanc sont essentiellement consacrés au pâturage et 35 hectares exclusivement à la fauche. « Nous implantons 7 hectares de trèfle violet pur sur des parcelles éloignées qui ne reçoivent pas de lisier. Ailleurs, les mélanges de fauche sont à base de dactyle, luzerne, RGH et trèfle violet. La luzerne pure a été abandonnée, trop salissante, et difficile à conserver en ensilage ». Une trentaine d’hectares de prairies permanentes complètent la surface herbagère qui augmente au détriment des céréales (voir tableau). Le silo de maïs n’est jamais fermé. « Les laitières consomment 4 kg de matière sèche au minimum, au printemps ».

Un complément de maïs épi est également apporté à cette période de pâturage, à raison de deux à trois kilos par vache. La ration hivernale comprend (en matière sèche) 11 kg de maïs, 1,7 kg de betteraves, 5 kg d’ensilage d’herbe, 3,2 kg de tourteaux (colza et soja) et des minéraux. Sur la dernière année comptable (clôture en mars 2017), le coût alimentaire est de 76 €/1 000 litres, dont 43 € pour les concentrés (marge sur coût alimentaire de 241 €/1 000 litres).

assolement185 vêlages dans l’année

Le troupeau comprend autant de Montbéliardes que de Prim’Holstein. Toutes les génisses sont élevées et vêlent à 26 mois, en moyenne. Après vêlage, beaucoup de jeunes Prim’Holstein sont vendues en lactation, à un prix moyen de 896 €, l’an dernier, à peine plus que les réformes non finies (712 € en moyenne). Les veaux mâles montbéliards sont engraissés sur l’élevage. La moyenne d’étable se situe à 8 200 litres par vache à 41,9 et 32,2. L’intervalle vêlage est de 395 jours. Le système de production n’est pas le seul à évoluer.

Dès l’an prochain, les associés envisagent de créer un atelier pour transformer 30 000 litres de lait en tome et en beurre. Ils sont d’astreinte un weekend sur deux et prennent trois semaines de vacances dans l’année…

Le gaec des domaines en bref

  • 4 UTH, 210 ha de SAU,
  • 1 217 000 litres de lait vendu,
  • 40 taurillons montbéliards par an,
  • 224 places de veaux de boucherie.

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