arvalis mais corvidés - Illustration Maître corbeau, sur une parcelle fraîchement semée…
En solution à risque, privilégier les semences protégées. Son efficacité est démontrée même si elle n’est pas suffisante en cas de forte attaque. (Crédit photo : Arvalis)

Maître corbeau, sur une parcelle fraîchement semée…

Les attaques de parcelles de maïs par des corvidés s’étendent sur toute la région. Même si les attaques étaient moindres en 2021, le sujet reste préoccupant.

Pour le moment, pas de solutions rusées comme celles du renard, pour venir à bout des corvidés… Le traitement de semences Korit 420FS – qui reste la référence – est encore disponible pour les prochains semis. Mais il n’est actuellement homologué que jusqu’au 30 avril 2022. Le calendrier d’une éventuelle prolongation ou d’un éventuel retrait n’est pas connu à ce jour.

Pas de nouvelles solutions en vue 

« Les essais en microparcelles sont compliqués à exploiter, face à des attaques aléatoires », nuance Anne-Sophie Colart, d’Arvalis-Institut du végétal lors d’un webinaire en décembre sur le sujet. Plusieurs comparaisons ont été effectuées : le Korit 420FS permet d’obtenir 73 % de plantes saines contre des planches témoin à 50 %. Le Force 20CS obtient, quant à lui, des résultats décevants et proches du témoin avec 70 % de plantes saines contre 65 % dans le témoin. « De nouvelles modalités en traitement de semences à base de zinc ont été testées, mais sans efficacité prouvée face au témoin. Il en est de même pour le Lumigen Premium associé au répulsif Takla », argumente-t-elle.

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Des modalités agronomiques en cours d’étude

En 2021, un réseau d’essais multipartenaires(1) a été conduit en Bretagne en grandes parcelles agriculteurs. Au total, 19 sites avec différents moyens de lutte ont été mis en place mais seulement 7 sites ont été attaqués significativement par les corvidés. Ces essais vont se poursuivre cette année. Au-delà du réseau régional, d’autres essais en grandes parcelles ont été suivies principalement en Alsace, Rhône-Alpes et région Centre. Il en ressort les conseils suivants pour adapter l’itinéraire technique selon Bastien Chopineau, d’Arvalis : « Viser à grouper les semis », pour ne pas fournir de pitance dans le temps ni dans l’espace à ces ravageurs ; « Soigner la préparation des sols », en évitant les sols soufflés pour ne pas laisser un accès facile à la semence ; « Rappuyer la ligne de semis », pour un bon contact graine/terre ; et « si les conditions le permettent, un semis plus profond à 4-5 cm peut permettre de limiter les dégâts à défaut de les empêcher ». Un roulage après semis, pour des rangs appuyés ou un passage de herse étrille pour effacer les rangs sont aussi des éléments intéressants. Les plantes de service, couverts en plein ou dans l’interrang n’ont pas présenté de résultats probants face aux bandes témoin. Le panel des essais était très large, mais le manque de répétitions empêche d’établir des conclusions. L’expérimentation devra se poursuivre. « À défaut, en solution à risque, privilégier les semences protégées (coût Korit : 10 €/dose). Son efficacité est démontrée même si elle n’est pas suffisante en cas de forte attaque », conseille le spécialiste. Rappelons que l’usage de ce traitement de semences impose un équipement de protection individuelle (EPI).

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(1) Arvalis-Institut du végétal- Agrial,  Eureden, Terres de l’Ouest, Chambre régionale d’agriculture, FDCeta 35, Le Gouessant, Terrena.

Un réflexe : la déclaration

En cas d’attaque de corvidés dans les parcelles, il convient de déclarer les dégâts, même si vous avez déjà déclaré des dégâts les années passées. Cette action permet de revoir le classement ou non des espèces sur la liste des nuisibles.

 


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