Dd7626.hr - Illustration Les tubes captent les rayonnements solaires
De gauche à droite : Samuel Lejop, Jean-Marc Lefort, Hugo Jeuland et David Jouet devant les chauffe-eaux solaires.

Les tubes captent les rayonnements solaires

A l’EARL Jouet, Saint-Gilles (35), les tubes solaires thermiques utilisent les rayonnements directs, diffus et réfléchis du soleil pour chauffer l’eau sanitaire des bâtiments veaux de boucherie. Ils devraient permettre une économie de gaz de 50 % minimum.

Ce ne sont pas de plats panneaux mais des tubes solaires qui sont installés sur l’EARL Jouet à Saint-Gilles. Leur forme permet de capter davantage de luminosité dans la journée. « Ces tubes, isolés avec un vide d’air, comprennent un revêtement photosensible composé de cuivre, de fer et d’aluminium. L’eau qui circule à l’intérieur sera directement utilisée dans l’élevage pour les buvées notamment. Elle ne peut ni geler, ni dépasser 100 °C », explique Hugo Jeuland, de la société Fengtech, qui développe ce procédé breveté. Sur l’élevage en intégration avec Denkavit, 800 places de veaux de boucherie sont réparties dans deux bâtiments. 3 500 L d’eau chaude à 80 °C sont nécessaires deux fois par jour pour confectionner l’aliment d’allaitement.

22 chauffe-eau avec une réserve d’eau de 250 L chacun

Le sol et les bardages proches des tubes solaires sont blancs pour réfléchir les rayons lumineux et accroître la performance de chauffe. Vingt-deux chauffe-eau ont été installés à proximité des bâtiments comportant chacun une réserve d’eau de 250 L située au-dessus des tubes. « Il y a une marche en avant. Plus l’eau progresse dans les chauffe-eau, plus elle monte en température. Des soupapes d’évaporation permettent d’éviter la surchauffe. » En cas de demande, l’eau est pompée via des tuyaux isolés et enterrés jusqu’à la cuve de stockage d’eau dans la « cuisine » de l’un ou l’autre des bâtiments. L’appoint de chauffage pour atteindre 80 °C est réalisé grâce à la chaudière gaz à condensation (une dans chaque cuisine).

Suite à l’installation de David Jouet avec ses parents en 2016, un nouveau bâtiment de veaux de boucherie a été construit. « Nous avons choisi d’y installer une chaudière gaz à condensation puis une 2e sur le bâtiment existant, en remplacement de la chaudière classique », détaille l’éleveur. Ces aménagements ont été réalisés par les Établissements Lefort (entreprise basée à Mézières-sur-Couesnon). « Nous nous sommes aussi intéressés à des énergies ayant moins d’impact carbone : géothermie, bois déchiqueté… Mes parents ont une sensibilité écologique. Ils ont mis en place des panneaux photovoltaïques en 2009 et ont beaucoup planté de haies sur la ferme. »

[caption id=”attachment_52198″ align=”aligncenter” width=”720″]7627.hr L’eau chauffée par le solaire arrive par le tuyau (au centre de la photo en noir) dans la cuve de stockage isolée, en intérieur inox et recouverte de bois à l’extérieur comme 2e isolant.[/caption]

« Aucun temps de travail, aucun entretien »

Finalement, les éleveurs ont opté pour la centrale solaire thermique Fengtech installée en juillet dernier. « Elle ne demande aucun temps de travail, aucun entretien », apprécient-ils. « Le système se greffe en amont de l’installation de chauffage existante et permet de prolonger la durée de vie des chaudières gaz. Il génère des économies de gaz de 50 % au minimum », précise Jean-Marc Lefort, gérant des Ets Lefort qui ont aussi réalisé cette installation. « L’eau utilisée dans l’élevage ne touche que du verre ou de l’inox. Pour assurer sa qualité microbiologique, elle est traitée avec du dioxyde de chlore. »
Le coût de l’équipement solaire se situe entre 100 et 120 €/place de veau de boucherie, selon les configurations. « Le retour sur investissement devrait se faire sur 10 ans sur l’élevage. Et la durée de vie sera supérieure sur cet équipement qui n’a pas de mécanique et fonctionne sans pression », ajoute Hugo Jeuland. Créée en 2010 et basée à Laval, l’entreprise Fengtech a déposé 6 brevets pour des innovations en systèmes solaires thermiques et compte aujourd’hui 45 installations dans le Grand Ouest et le nord de la France.

Un bâtiment « top confort »

Alors que ses deux parents seront en retraite, David Jouet va être rejoint sur la ferme par son beau-frère Samuel Lejop en 2021. Dans la conception de leur nouveau bâtiment, les éleveurs ont favorisé le confort de travail, le bien-être animal et les économies d’énergie, conseillés par Christophe Poirier, responsable développement du secteur chez Denkavit. « Nous avons mis en place un racleur journalier dans la préfosse qui limite l’ammoniac et les mouches, une distribution automatique d’aliment d’allaitement, des ventilateurs et un éclairage économiques ainsi qu’un chariot mélangeur pour l’aliment solide », soulignent les éleveurs. Christophe Poirier a aussi appuyé leur projet de solaire thermique, source d’économie et de réduction d’impact carbone.


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