Les administrateurs territoriaux de Sodiaal entouraient le président, Damien Lacombe, et le directeur général de Sodiaal Nutrition, Olivier Pierredon, lors de la présentation de la stratégie de la coopérative suite à l'acquisition des activités de séchage de l'usine de Carhaix. - Illustration Usine de Carhaix, la renaissance
Les administrateurs territoriaux de Sodiaal entouraient le président, Damien Lacombe, et le directeur général de Sodiaal Nutrition, Olivier Pierredon, lors de la présentation de la stratégie de la coopérative suite à l'acquisition des activités de séchage de l'usine de Carhaix.

Usine de Carhaix, la renaissance

La reprise de l’usine de Carhaix est « une opportunité » pour Sodiaal. « Une belle opportunité pour les producteurs », enchérit Damien Lacombe, président de la coopérative.

Le 12 mars dernier, l’usine Synutra de Carhaix est passée en grande partie dans l’escarcelle de la coopérative Sodiaal. « Un grand pas en avant dans notre stratégie », commente le président, Damien Lacombe, qui y voit pour la coopérative « un moyen de gagner 3 à 4 ans dans la stratégie du lait infantile ». Un secteur sur lequel la coopérative est déjà positionnée et qui est qualifié de porteur.

« Nous fabriquons déjà de la poudre infantile à Montauban (82) et à Doullens (80) », précise Damien Lacombe. Avec les deux tours carhaisiennes la capacité de production de la coopérative sera augmentée de 60 000 t. « Soit deux fois la capacité de nos outils existants ». La moitié de cette production de poudre infantile est destinée à Synutra qui reste client de Sodiaal (l’investisseur chinois a conservé la partie conditionnement de l’usine). Mais pas question « d’être sino-dépendant », indique le président.

Un site rapidement bénéficiaire

Même si la coopérative reste discrète sur le prix rachat de l’usine, les propos du président transpirent qu’il s’agit d’une bonne opération. « Nous avons pour objectif de faire de Carhaix un site rapidement bénéficiaire ». Olivier Pierredon, directeur général de Sodiaal Nutrition, appuie en délivrant quelques clés commerciales : « La nutrition spécialisée destinée aux enfants, aux sportifs, aux seniors, etc., est un pôle de croissance rentable pour Sodiaal ». Autrement dit, le marché est là et « il se déploie » – 41 clients dans 36 pays dans un secteur qui a enregistré + 6,4 % en valeur entre 2017 et 2018 au niveau mondial –. Bref, l’usine ne demande plus qu’à tourner. De quoi ravir les adhérents qui attendent des retours sur le prix du lait après les années 2015 et 2016 « difficiles pour les producteurs de lait ». Aujourd’hui, 2019 s’annonce sous de bons auspices : les stocks européens de poudre sont résorbés – « C’est une bonne nouvelle ». « La production des 7-8 derniers mois n’a pas été dynamique » ; « sur le marché intérieur qui représente 50 % de la production, le lait a engrangé quelques résultats suite au EGA ». Seule menace perceptible pour l’instant : le Brexit désormais reporté à Halloween…

Sécuriser le revenu, installer des jeunes

Du côté des administrateurs bretons de la coopérative, on se frotte les mains après l’épisode des explications laborieuses auprès des adhérents inquiets en 2018 des difficultés du site carhaisien. « Nous n’avons abandonné aucune créance à Synutra », insiste-t-on auprès des élus. Façon de dire que la page Sodiaal-Synutra parsemée d’écueils est donc tournée. Et que les coopérateurs ont le regard tourné vers l’avenir. Entre autres vers le renouvellement des générations. « On sent bien que l’on est à la croisée des chemins. D’où notre stratégie d’aller chercher de la valeur ajoutée pour assurer une meilleure rémunération des producteurs et sécuriser le revenu », insiste le président Lacombe.

La coopérative qui revendique 200 installations par an a mis en place une « politique proactive » d’accompagnement des jeunes : « Nous leur proposons des formations dédiées ; nous organisons une journée nationale d’accueil ; nous avons déployé notre “Sodiaal box” qui correspond à une aide de 10 000 € que le jeune peut utiliser pour du soutien technique, abonder le capital social, se former, etc. » Et Damien Lacombe de conclure : « Le renouvellement est l’enjeu majeur de la filière laitière ». 

2/3 du résultat distribué

« Le prix moyen payé au producteur en 2018 (lait A+B) a été de 324 €/ 1 000 L hors ristourne », annonce Damien Lacombe. Un complément de prix sera potentiellement voté en assemblée générale le 19 juin prochain. Et le président de rappeler les règles de répartition du résultat « votées par l’assemblée des producteurs » : « Deux tiers du résultat courant du groupe est redistribué, dont 1/3 en cash, 1/3 en capital et 1/3 en réserve ».

Repères

France :
• Producteurs : 20 000 sur 70 départements.
• Collecte : 4,7 milliards de litres de lait.
• Chiffre d’affaires : 5,1 milliards d’euros.

Bretagne :
• Producteurs : 3 200 points de collecte.
• Collecte : 1,6 milliard de litres.

Répartition chiffre d’affaires (2017) :
• Fromage : 44,7 %.
• Lait, crème, beurre : 34,2 %.
• Nutrition spécialisée : 4,3 %.
• Ingrédients : 14,3 %.
• Ultrafrais et surgelés : 2,4 %.


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