Changement des disques sur le semoir à socs de la Cuma de Gaël (35). - Illustration Maïs : Un semoir bien réglé
Changement des disques sur le semoir à socs de la Cuma de Gaël (35).

Maïs : Un semoir bien réglé

Les parcelles se préparent pour le semis. Le semoir devra être prêt pour le Jour J. Rappels des points à vérifier.

Avec l’arrêt du traitement de semences Sonido®, il faut revenir aux fondamentaux agronomiques et techniques pour optimiser le potentiel au semis, introduit Rémy Gueho, de chez Pionneer, lors d’une journée technique organisée par Triskalia, à Montauban-de-Bretagne (35), le 22 mars. Les marges de sécurité face aux ravageurs se réduisant, le réglage du semoir fait partie de ces B.A.-Ba.

Le soc ou pointe soc : une des pièces principales

Même à une bonne vitesse d’avancement (5 km/h pour un semoir à socs, 6,5 à 7 km/h pour un semoir à disques) et la bonne densité réglée, un soc usé va entraîner des irrégularités d’implantation de la graine dans le sillon : cette dernière va rouler dans la gouttière formée, plus évasée. Un soc en bon état forme, quant à lui, un sillon en forme de V précis où la graine reste coincée. C’est vrai également pour les semoirs à disques possédant une « pointe soc » entre les deux disques de l’élément semeur. « Ce sont des pièces principales à regarder tous les ans et au cours de la saison pour les semoirs fortement sollicités ».

Les disques se creusent avec le temps

Un disque usé induira une mauvaise étanchéité et une mauvaise aspiration de la graine. « Cette usure avec l’insert de frottement en téflon est dépendante de la surface implantée et de l’abrasivité de la poussière lors des chantiers. Et elle sera d’autant plus importante que l’on roule vite… », rappelle Rémy Gueho. Il convient donc de vérifier l’état d’usure du disque, et si besoin de le changer, ainsi que le joint en téflon, pour éviter une dépression d’air. Le bon état des tuyaux d’aspiration est également indispensable.

Le sélecteur se démonte régulièrement pour un dépoussiérage. Ce qui permet de vérifier son état, assurant le positionnement d’une seule graine par trou du disque. « Il faut aussi penser à régler le sélecteur en fonction du poids de mille grains (PMG) quand on change de variété», avertit-il. Un PMG bas représente des doses de maïs de 10 kg contre 19-20 kg pour un PMG haut…

[caption id=”attachment_39999″ align=”aligncenter” width=”720″]Répartition des graines avec un soc usé (à gauche) ou un soc neuf (à droite). Répartition des graines avec un soc usé (à gauche) ou un soc neuf (à droite).[/caption]

Surveiller les roues plombeuses et les pneus

Les roues plombeuses raffermissent la terre sur la ligne de semis. Il faudra veiller à leur réglage tout particulièrement cette année. « Car mal réglées, il y aura plus d’air enfermé dans la ligne de semis, ce qui fera le bonheur des taupins, surtout dans les préparations de sols mal rappuyés (sols creux ou soufflés)….»
Les pneus d’entraînement assurent, quant à eux, la motricité du semoir. « Pour une densité homogène de semis et un bon débit, il est conseillé une pression de 2 bars, légèrement moins pour un combiné. » Ces roues, menées, doivent également être montées dans le bon sens pour éviter les risques de patinage (sens des crampons opposé à ceux du tracteur).

Nettoyer le micro-granulateur et les fertilisateurs

[caption id=”attachment_39997″ align=”alignright” width=”177″]Rémy Gueho, Pioneer. Rémy Gueho, Pioneer.[/caption]

Avec le retour de l’utilisation des microgranulateurs, qui n’ont peut-être pas été utilisés depuis longtemps, les mécanismes doivent subir un nettoyage complet à l’air et un étalonnage avant le jour du semis. Si l’étalonnage s’avère irrégulier, il faut démonter, nettoyer et changer les pièces défectueuses (ex. sur Monosem NG+ : joint torique et bague en laiton). « Les insecticides proposés sur le marché sont des produits de contact, qui devront être bien répartis autour de la graine pour une protection optimale ; pour cela un diffuseur est indispensable », rappelle le spécialiste.

Pour les fertilisateurs, il faudra « vérifier le positionnement décalé de 5 à 7 cm du fertilisant par rapport à la ligne de semis et de 4/5 cm sous la graine pour chaque élément semeur ». Il ne doit jamais se trouver sur la ligne de semis, sous peine d’intoxication ammoniacale du maïs. Tout cela est possible avec des socs ou disques en bon état et bien réglés. Ensuite, il convient de surveiller le bon fonctionnement de la soufflerie, l’état des gaines et des chaînes, huilées et tendues. Et, pour répondre à une obligation réglementaire, vérifier le positionnement du déflecteur des poussières vers le sol. 

Une perte de 135 €/ha

Quand le semoir sort du champ, 60 à 65 % du potentiel de la culture est fixé. Pour un semis à 100 000-105 000 graines/ha, 13 cm séparent deux graines pour un rendement optimum. Chaque plante bénéficie ainsi de son capital lumineux, de son capital azoté et de son capital eau, limitant la compétition entre les plants. Mais un mauvais réglage du semoir peut positionner des graines trop proches, voire des doublons, « minimisant ainsi de 10 % le rendement. Pour un potentiel de 15 t MS/ha, cela revient à 1,5 t MS de perdu à 90 €/t, soit 135 €/ha », détaille Rémy Gueho. « Ainsi, si un changement de 1 000 € de pièces sur un semoir peut paraître important, l’investissement est rapidement amorti sur quelques hectares », insiste-t-il.


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