- Illustration À quoi sert une Chambre d’agriculture ?

À quoi sert une Chambre d’agriculture ?

[box type=”info” align=”” class=”” width=””]

Posez vos questions aux candidats

Lundi 7 janvier, Paysan Breton organise une matinée-débat spéciale élections Chambre d’agriculture. Deux représentants de chacun des 3 syndicats agricoles (Confédération paysanne, Coordination rurale, FDSEA) qui présenteront des listes aux élections Chambre d’agriculture seront interviewés par les journalistes de la rédaction. Paysan Breton invite ses lecteurs à poser leurs questions aux candidats. Pour participer, envoyez vos questions par mail : elections@paysan-breton.fr ou par SMS : 06 34 50 23 12.

[/box]

Voter aux élections de Chambre d’agriculture en janvier 2019, c’est entre autres s’assurer une représentation professionnelle auprès des pouvoirs publics.

Faut-il rechercher l’ancêtre de la Chambre d’agriculture dans la Société d’agriculture de Bretagne fondée en 1757, à Rennes ? Toujours est-il que cette première organisation, imitée des Anglais, visait déjà une meilleure prise en considération de la condition paysanne par le pouvoir royal. Point d’élections à cette époque évidemment. Nobles et ecclésiastiques parlent pour « les gens de la glèbe, impuissants à s’unir et à s’entendre autrement que par bandes armées ». Il faut attendre plus d’un siècle et demi pour que naissent les Chambres d’agriculture dans leur forme actuelle.

Droit de vote aux femmes dès le début

Dès le départ, le vote des agriculteurs est constitutif du fonctionnement de cet organisme. Fermiers, domaniers, propriétaires, ouvriers, membres de la famille du chef d’exploitation, etc. : les votants appelés aux urnes sont nombreux. Et fait singulier et noble à l’époque : « Les femmes, chefs d’exploitation agricole, peuvent voter » ; une ouverture au droit de vote consécutive à la Guerre 14-18 puisque cette possibilité s’adresse entre autres aux femmes qui « au cours de la dernière guerre, pendant l’absence de leur mari, père ou frère, ont dirigé leur exploitation ». Sur le plan de l’égalité, on peut dire que l’agriculture avait donc moins de retard que la société civile.

Porter les intérêts agricoles

Dès son fondement, la Chambre d’agriculture est l’interface, par l’intermédiaire du préfet, de la profession avec le ministre de l’Agriculture. Article 1 de la loi du 3 janvier 1924 : « Les Chambres d’agriculture sont, auprès des pouvoirs publics, les organes consultatifs et professionnels des intérêts agricoles ».
Quatre-vingt-quinze ans plus tard, ce rôle de représentation reste majeur pour la chambre consulaire qui, à l’issue des deux sessions annuelles – une session est une réunion à thème où débattent tous les membres élus –, relaie auprès des autorités sous forme de délibérations (voire de motions dans le cadre de revendication précise) les demandes de la profession. Comparativement à des revendications syndicales partisanes qui s’adressent aussi au préfet ou au ministre, les vœux de la Chambre sont la voix officielle de la profession, représentée par un président élu démocratiquement.

Du territoire au syndicalisme

Si jusqu’à la fin des années 50 les présidents de chambres d’agriculture étaient principalement des notables qui effectuaient plusieurs mandats à suivre, les élections consulaires se sont fortement syndicalisées à partir des années 60-70. Autrefois organisées de manière territoriale – les membres étaient élus par arrondissement –, les élections basées sur liste syndicale départementale sont devenues la règle. Avec, depuis 2007, la concurrence systématique dans les 4 départements bretons entre trois forces syndicales : Confédération paysanne, Coordination rurale, FDSEA (le Modef ne présente plus de liste depuis 2007).

Bien qu’en baisse continue, le fort taux de participation à ces élections professionnelles jusqu’en 2013 (55 % dans le collège 1) témoigne de l’attachement de la population agricole, et plus encore des agriculteurs, à leur institution représentative. La régionalisation des Chambres d’agriculture pourrait cependant progressivement distendre le lien fort jusqu’ici entretenu par des techniciens et ingénieurs de terrain de moins en moins présents auprès des agriculteurs. Une conséquence directe du resserrement des soutiens financiers publics. Alors qu’elles ont longtemps bénéficié d’une situation financière confortable, les Chambres d’agriculture incitées à se regrouper doivent en effet composer avec des ressources en baisse.

De nouvelles missions

La loi d’Avenir pour l’agriculture du 13 octobre 2014, impose aux Chambres des missions nouvelles, notamment en matière de développement durable des territoires et des entreprises agricoles, d’animation et de valorisation des programmes de développement, de recherche et d’innovation, d’agro-écologie, etc.

Défendre toutes les agricultures

[caption id=”attachment_38300″ align=”alignright” width=”151″]Claude Cochonneau, Président APCA Claude Cochonneau, Président APCA[/caption]

Les Chambres d’agriculture ont un rôle central et croissant dans l’accompagnement et le conseil des agriculteurs, de l’installation à la transmission, en passant par le développement de leur entreprise, la recherche d’une diversification et de nouveaux débouchés, l’évolution de leurs pratiques agricoles, etc. Elles doivent défendre les intérêts de toutes les agricultures. Le fort taux de votes exprimés donne aux Chambres d’agriculture toute légitimité pour être consultées, peser sur les décisions politiques, nouer des partenariats de développement économique ou territorial. Claude Cochonneau, Président APCA


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article