Pierre Launay, salarié du Gaec La Cour et Eugène Menard, technicien volaille de chair Sanders Bretagne. - Illustration Une aquathermie sur plancher chauffant
Pierre Launay, salarié du Gaec La Cour et Eugène Menard, technicien volaille de chair Sanders Bretagne.

Une aquathermie sur plancher chauffant

Le Gaec La Cour, à combourg (35), chauffe 4 000 m2 avec un plancher chauffant alimenté en eau chaude par des pompes à chaleur. Après quelques ajustements, les associés estiment qu’avec le fonctionnement d’aujourd’hui l’investissement s’amortit sur 5 à 6 ans.

Il y a 4 ans, le Gaec La Cour a fait un pari sur l’avenir, pour le choix de son système de chauffage, en équipant 2 poulaillers neufs de 2 000 m2 chacun d’un plancher chauffant, le tout relié à 4 pompes à chaleur fonctionnant grâce à l’aquathermie. « Il ne faut pas confondre l’aquathermie à la géothermie. Pour chauffer les 4 000 m2 de poulaillers en géothermie, il nous faudrait forer 25 trous de 100 m de profondeur chacun. En aquathermie, 2 forages de 80 m chacun suffisent pour le chauffage et pour alimenter l’élevage en eau de boisson », fait observer Éric Rochefort, le chauffagiste qui s’est chargé de l’installation.

[caption id=”attachment_34720″ align=”aligncenter” width=”720″]Ce site d’élevage est composé de 2 poulaillers de 2 000 m2 chacun. Ce site d’élevage est composé de 2 poulaillers de 2 000 m2 chacun.[/caption]

7 km de tuyaux pour 2 000 m2

Un des 2 forages sert pour le circuit d’aspiration et l’autre est le retour une fois le circuit de chauffage terminé et l’eau de boisson prélevée. L’eau est pompée du forage à une température de 13,5 °C, elle passe dans les 4 pompes à chaleur (Pac) de 45 kW de puissance chacune pour ressortir à 8,5 °C. « Nous prenons 5 °C pour permettre aux Pac de chauffer l’eau à 45 °C afin d’obtenir une température d’ambiance de 35 °C au démarrage dans le poulailler », explique Éric Rochefort. Ce ne sont pas moins de 7 km de tuyaux qui composent le plancher chauffant du bâtiment de 2 000 m2. L’isolation de 3 cm d’épaisseur a été posée au sol sur un lit de sable et 13 cm de béton sont venus recouvrir le plancher chauffant. « Ce principe d’installation des tuyaux dans le poulailler nous permet de garantir la même température du plancher chauffant d’un bout à l’autre du poulailler. Entre chaque tube au sol nous avons 1°C de différence de température car tous les animaux n’ont pas les mêmes besoins », décrit l’installateur.

[caption id=”attachment_34719″ align=”aligncenter” width=”720″]Éric Rochefort, chauffagiste à La Bouillie (22), devant les 4 pompes à chaleur qui assurent la production d’eau chaude pour chauffer les 4 000 m2. Éric Rochefort, chauffagiste à La Bouillie (22), devant les 4 pompes à chaleur qui assurent la production d’eau chaude pour chauffer les 4 000 m2.[/caption]

Une dalle à 34°C au démarrage

« Les 2 poulaillers ne sont jamais démarrés en même temps. En ce moment, j’ai un lot de poulets sexés âgés de 36 jours et un lot de dindes dans l’autre poulailler », explique Jean-Marie Chapron, aviculteur, associé du Gaec La Cour. Lors du démarrage dans un bâtiment, ce dernier prend prioritairement les calories du plancher chauffant du poulailler en cours d’élevage avant de démarrer les pompes à chaleur. « Le but est de réaliser des économies d’énergie en sollicitant le moins possible les Pac. Cela a aussi pour effet de rafraîchir le plancher du poulailler en cours d’élevage », précise Éric Rochefort.

Le poulailler doit être mis en chauffe plus précocement qu’avec un système de chauffage traditionnel afin d’obtenir une température d’ambiance idéale à l’arrivée des poussins. Par contre, si le vide sanitaire est court, un préchauffage 24 h avant l’arrivée des poussins suffit puisque la dalle n’a pas le temps de se refroidir, elle monte ainsi rapidement à 35 °C. « Ce mode de chauffage écologique, ne consomme pas d’énergie fossile, ne dégage pas de CO2 ni d’hygrométrie dans le poulailler ce qui est bénéfique pour les volailles et pour la litière », argumente l’installateur. Pour preuve, Jean-Marie Chapron déclare toucher 100 % des primes pododermatites depuis 6 mois malgré l’hiver très humide.

[caption id=”attachment_34718″ align=”aligncenter” width=”720″]Aucune lésion de pododermatites n’est présente sur les pattes des mâles âgés de 36 jours. Aucune lésion de pododermatites n’est présente sur les pattes des mâles âgés de 36 jours.[/caption]

Les associés du Gaec La Cour ont investi 132 000 € dans ce principe de chauffage, cela comprend les 2 forages à 80 m de profondeur, les 4 pompes à chaleur, le plancher chauffant pour les 4 000 m2 de bâtiments soit 14 km de tuyaux. Il faut ensuite ajouter 100 000 € pour bétonner le sol de 2 poulaillers. Avec un prix du gaz au niveau d’aujourd’hui, l’éleveur n’estime pas faire d’économies. Par contre, avec la fluctuation des cours et l’arrivée de la nouvelle taxe sur le gaz, l’investissement pourrait devenir intéressant rapidement.

Des canaux à gaz en appoint

« Avec le plancher chauffant, le démarrage en poulet se passe très bien, ils se répartissent de façon homogène dans le poulailler et sont actifs. Par contre, vers 20 jours après le premier rajout de litière, le plancher manque de réactivité et a plus de mal à chauffer du fait de l’épaisseur de litière. J’ai installé 2 canons à gaz par poulailler en appoint au plancher chauffant, cela créé un flux d’air chaud et je n’ai pas besoin de faire tourner mes pompes à chaleur à fond pour chauffer », décrit Jean-Marie Chapron. L’aviculteur fonctionne de cette manière depuis un an et il estime qu’en travaillant ainsi le temps de retour sur investissement du chauffage par aquathermie est de 5 à 6 ans.

Aquathermie


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