Travailler trop peut nuire aux résultats économiques

Les jeunes s’installent avec des volumes de lait toujours plus conséquents, par entreprise comme par travailleur. Cette stratégie trouve ses limites, non seulement physiques mais aussi économiques.

Il existe une limite à la productivité de la main-d’œuvre. Au-delà d’un certain volume par UTH, il faut mécaniser et/ou réaménager les bâtiments pour substituer la force de travail de l’homme par celle de la machine. L’opération a un coût, non compensé par des économies sur d’autres postes. Au contraire, la hausse des charges de structure entraîne souvent l’accroissement des coûts opérationnels, en particulier des coûts alimentaires, par réduction du pâturage des vaches. En outre, la surcharge de travail physique laisse peu de temps pour réfléchir à la façon d’optimiser le système.

Le volume ne fait pas le revenu

L’analyse des résultats de 45 exploitations détenant plus de 110 vaches laitières* montre que les plus efficaces (groupe 2) ne sont pas celles qui produisent le plus de lait par UTH. Au contraire, les meilleures vendent 30 000 litres par UTH total de moins que celles du groupe 1, dit « quart inférieur ». Par exploitant, l’écart atteint même 70 000 litres. La productivité physique du travail dans le groupe 1 est meilleure puisque chaque individu produit plus de lait. Oui mais attention, produire beaucoup de lait par travailleur n’est pas un but en soi. L’objectif est de dégager le meilleur revenu possible… avec le moins de travail possible. 

Le résultat courant du groupe efficace dépasse de 76 €/1000 litres celui du groupe peu efficace. Pourtant, la main- d’œuvre, moins productive en volume comme en chiffre d’affaires, leur coûte 11 € de plus aux 1 000 litres. En résumé ceux qui travaillent moins, gagnent plus. La raison est simple, le groupe 2 se montre plus économe sur tous les autres postes : l’alimentation des animaux (-32 €), les frais généraux (-9 €), les amortissements (-20 €), les dépenses financières globales (-31 €). Au final, un coût de production plus bas de 54 €/1000 litres. Côté technique, la part de maïs dans la SFP est de 43 % pour le groupe 1 contre 31 % pour les meilleurs. L’augmentation du volume par individu a conduit à des choix de système différents, qui se payent.

Seuil de rupture

Il existe un seuil de rupture au-delà duquel l’augmentation de la productivité du travail peut se révéler contre-productive. Passé 350 000 litres de lait par UTH, peu d’exploitations réussissent économiquement.

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