Triskalia a signé un partenariat et investi 100000€ aux côtés de la startup suisse Ecorobotix pour développer des modèles de reconnaissance visuelle sur certains légumes et apprendre au robot de désherber un champ d’épinards. - Illustration Un robot désherbeur redoutable de précision
Triskalia a signé un partenariat et investi 100000€ aux côtés de la startup suisse Ecorobotix pour développer des modèles de reconnaissance visuelle sur certains légumes et apprendre au robot de désherber un champ d’épinards.

Un robot désherbeur redoutable de précision

L’OP légumes de Triskalia a dévoilé la semaine passée ses récents engagements en termes de réduction d’intrants. Les dernières technologies travaillent pour proposer aux consommateurs des légumes toujours plus sains.

600 producteurs du réseau Triskalia regroupés au sein d’une organisation de producteurs (OP), produisent chaque année près de 100 000 tonnes de légumes destinés à la surgélation. Tous ces agriculteurs sont aujourd’hui entrés dans une démarche qualitative et s’appuient sur les dernières technologies mises à disposition, entre autres, par le service R&D de la coopérative bretonne afin de garantir traçabilité et respect de l’environnement. De nouveaux outils ont été présentés par Julien Prat, responsable R&D de l’OP, accompagné de Gurvan Cedelle, installé en lait, volailles mais également en cultures (haricots, pois, épinards) au Moustoir (22). Ce dernier est déjà engagé dans une logique de réduction d’intrants via la modulation de ses doses d’azote par le distributeur d’engrais et un équipement de pulvérisation incluant la coupure de tronçons GPS.

Passer du chimique au mécanique

Le ton est donné par les intervenants : « En épinard par exemple, aujourd’hui on est principalement sur un désherbage chimique. L’intervention mécanique sur cette culture est compliquée car les rangs serrés (12,5 cm) empêchent l’utilisation d’une bineuse. » Le moindre écart pourrait détruire la culture. Pour répondre à cette demande en binage de précision, le constructeur Carré a mis au point une bineuse de 6 m de large munie d’une caméra optique capable de détecter le rang.

bineuse-camera-carre

Au moindre écart de la part du conducteur, la bineuse est capable d’effectuer un déplacement latéral jusqu’à 20 cm à gauche ou à droite. Cette translation est rendue possible par le couplage de vérins à un boîtier calculateur relié à la caméra. Cette technique permet de biner les épinards lorsque les rangs sont espacés de 25 cm, soit le double de l’écartement utilisé pour cette culture actuellement. Pour assurer les rendements, l’OP travaille donc sur une densité de semis plus élevée.

Un robot en apprentissage sur les épinards

Parallèlement à cette recherche de rendement, l’OP s’est penchée sur l’utilisation d’un robot de désherbage développé par le suisse Ecorobotix. Le robot éponyme, ayant déjà fait ses preuves en betteraves, est en cours « d’apprentissage » sur les adventices spécifiques à la culture d’épinards. Autonome et piloté par de multiples capteurs, il dispose de 4 roues, de larges panneaux solaires, de 2 réservoirs pour produits phytosanitaires, mais surtout de 2 bras articulés lui permettant de déposer les quelques gouttes nécessaires à la destruction d’une adventice.

Redoutable de précision, il est capable de traiter 8 ha par jour sans la moindre intervention humaine et devrait être pleinement opérationnel en 2018 sur épinards. Ses capacités d’évolutions logicielles lui permettront plus tard d’intervenir sur d’autres cultures. 

Irrigation pilotée au Smartphone

En Bretagne, entre 30 à 45 % des surfaces en légumes sont irriguées. Cet apport d’eau atteint même 100 % pour certaines cultures (choux, brocoli, carottes…). L’irrigation se fait principalement à partir de réserves collinaires et permet de stabiliser les rendements. Pour éviter le gaspillage et mesurer de manière précise l’eau présente dans une parcelle, l’OP légumes de Triskalia accompagne ses producteurs sur la mise en place de sonde capable de communiquer directement sur le Smartphone de l’agriculteur la teneur en eau du sol. Techniquement, la sonde de 60 cm de long, enfoncée dans le sol, est capable de mesurer la réserve en eau tous les 10 cm. Les essais ont déjà montré un potentiel d’économie de l’ordre de 25 % par rapport à une gestion « à l’œil » de l’irrigation.


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