La bineuse automatique de chez Ferrari Costruzioni Meccaniche nettoie entre les rangs mais surtout entre les plants. Le travail est soigné sur une planche de salade de 4 rangs.
En montant dans la cabine de son tracteur, le chauffeur renseigne sur un boîtier 3 paramètres avant de se lancer dans le désherbage mécanique d’une parcelle de salades. Le diamètre de ces salades, l’espace entre les plants et la distance de travail des dents de la bineuse sous les feuilles de la salade sont saisis. Sur cette parcelle de Sibiril (29), appartenant à Arnaud Guillerm et Jean-Jacques Quéméner, le diamètre des salades iceberg est de 17 cm, la distance entre les plants de 38 cm.
Le chauffeur choisit de rentrer de 3 cm sous les feuilles. Le tracteur est équipé d’une bineuse particulière de la société italienne Ferrari costruzioni meccaniche : une barre optique à infrarouge détecte les plants de culture. La carte mère vient ensuite commander ou non des bras à actionnement hydraulique munis à leur extrémité de lames. En cas de présence de salade, ces bras s’ouvrent pour ne pas abîmer le végétal. La culture est sarclée sur toute la surface de la planche, y compris entre les plants. L’opérateur n’a pas à se soucier d’un avancement rectiligne, il lui suffit de rouler au-dessus de la planche, des vérins viennent corriger si besoin l’outil.
Répondre à la pénurie de main-d’œuvre
Les cultures légumières sont gourmandes en main-d’œuvre. Pour la salade, les producteurs avaient auparavant pour habitude de passer une bineuse entre les rangs, puis de terminer le travail de nettoyage à la binette. Ces différentes interventions demandaient deux personnes pour le binage, puis 5 à 10 pour le désherbage manuel. Désormais, le chauffeur est autonome et évolue à une vitesse de 2 km/h dans le champ. Les conditions météorologiques pour le passage d’un tel outil se doivent d’être sèches. « La terre vient coller à la machine en condition humide », observe le salarié de la ferme. Le temps sec et venteux de ce jour ne laisse que peu de chance aux adventices qui vont sécher au soleil, évitant toute reprise. La bineuse automatique est elle aussi indépendante, la prise de force du tracteur entraînant une génératrice qui actionne les dents. Semi-portée, la puissance demandée pour la traction de cet outil est réduite.
[caption id=”attachment_40826″ align=”aligncenter” width=”720″] À gauche, les bras portent à leur extrémité une lame, qui s’escamote quand un plant est détecté par la barre optique montée en amont.[/caption]
De très bons résultats
« Le résultat est même plus satisfaisant qu’avec un binage manuel, les dents de la bineuse viennent vraiment sous les feuilles de salade », conçoit Mathieu Berthou, commercial pour la société Le Saout, spécialisé dans le matériel légumier à Cléder (29). Il ajoute que « le système de repérage des plants par diodes n’est pas gêné par des conditions venteuses ou par la terre ». Bien entendu, le passage d’un tel outil se réalise sur des adventices jeunes, afin de distinguer les plants des mauvaises herbes.
La pression de chaque élément est réglable, afin de s’adapter « à la dureté de la terre », ainsi que la profondeur d’action des lames. La vitesse d’ouverture et de fermeture des lames sarcleuses se règle automatiquement suivant la vitesse d’avancement du tracteur. À ce jour, cette machine vendue en pays léonard est la première à fonctionner en France chez un légumier.