Les auges peseuses installées à Mauron (en vert) « permettent des mesures à l’individu », explique Daniel Le Pichon. - Illustration Des protéines “maison” qui remplacent le soja
Les auges peseuses installées à Mauron (en vert) « permettent des mesures à l’individu », explique Daniel Le Pichon.

Des protéines “maison” qui remplacent le soja

Plusieurs essais réalisés à Mauron (56) ont montré l’intérêt de substituer les tourteaux de soja par des ensilages de trèfle violet ou luzerne dans les rations des jeunes bovins ou génisses en finition.

Réalisées sur plusieurs années, des expérimentations sur des jeunes bovins (JB) charolais ou limousins ont montré que l’enrubannage de luzerne ou de trèfle violet peut remplacer intégralement le tourteau de soja dans des rations à base de blé aplati. « Les performances animales, ainsi que la qualité des carcasses produites étaient similaires », précise Daniel Le Pichon, responsable de la station expérimentale de Mauron.

Intérêt économique à calculer

Mais comme ces cultures occupent des surfaces sur l’exploitation, l’intérêt économique dépend du prix des céréales et des tourteaux de soja. « Nous avons calculé que l’enrubannage de luzerne ou de trèfle violet devient intéressant économiquement quand le tourteau de soja dépasse 220 €/tonne, pour un prix des céréales à 140 €/t », complète Alain Guillaume, du pôle herbivores de la Chambre d’agriculture de Bretagne.

Un autre essai a montré que quand la luzerne ou le trèfle violet sont employés comme seul complémentaire azoté d’une ration à base de maïs ensilage faiblement complémentée en énergie, les performances animales baissent (croissances et indice de consommation – IC : kg MS/kg gain de poids vif). Par contre, « en conservant 0,5 kg de tourteau de soja et de l’enrubannage de luzerne ou trèfle violet, les performances sont comparables au tout soja, avec des marges JB plus intéressantes. »

En finition des génisses, de bonnes performances ont été observées en Blonde d’Aquitaine avec du maïs grain humide et de la luzerne enrubannée, sans concentré azoté. « Le lot a atteint 488 kg de carcasse à 32 mois, avec un gain sur le coût alimentaire à la clé. » Sur des génisses charolaises, « une expérience menée dans le cadre du programme SOS Protein a montré des carcasses et croissances identiques entre un lot alimenté avec 2/3 d’ensilage de RGI et 1/3 d’ensilage de maïs, par rapport à un lot témoin en maïs ensilage uniquement. Dans cet essai, le coût alimentaire du lot “expérimental” est inférieur à celui du lot “témoin” dès lors que le prix du tourteau de soja dépasse les 300 €/t. L’herbe a été produite en dérobée entre deux maïs. »

Allongement du pâturage en « dynamique »

En 2017, le pâturage dynamique fait l’objet d’un essai à Mauron, avec des génisses limousines conduites sur des paddocks de 2 jours. « Les animaux entrent dans les parcelles à 12 cm de hauteur d’herbe et sortent à 5 cm. Au-delà de 10 jours d’avance au printemps, des parcelles ont été débrayées produisant un fourrage de bonne qualité. » Pour le moment, l’étude a montré un allongement possible de la durée de pâturage d’une semaine en juillet.

Travail génétique sur l’efficience alimentaire

Améliorer l’efficience alimentaire via la génétique (et réduire ainsi l’impact environnemental des bovins, mâles et femelles) est l’objectif du projet Beefalim 2020, réalisé sur la race charolaise mais visant à être élargi aux autres races. Les premiers essais menés à Mauron sur des JB montrent des disparités entre individus : dans les IC pour des GMQ équivalents, ou dans les GMQ à IC identiques. Et cela que ce soit en rations à base de maïs ou d’herbe. Les animaux qui « poussent » le mieux ne sont pas forcément les plus efficaces.


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