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Utiliser tous les moyens pour réduire la flore adventice

Les herbicides doivent être considérés comme la dernière étape d’une stratégie de désherbage et non l’inverse.

Les solutions chimiques agiront d’autant mieux que le nombre d’adventices aura été limité par la mise en œuvre de leviers agronomiques.

Diversifier les rotations

La rotation des cultures est le premier outil de lutte contre les adventices. Cela permet de perturber leur cycle de développement. La diversification et l’allongement des rotations évitent la spécialisation de la flore et facilitent le désherbage pour deux raisons :

  • Il est plus facile de gérer une diversité d’adventices qu’une densité très importante d’une seule espèce ;
  • En alternant les cultures, on dispose de solutions chimiques à modes d’actions différents, limitant ainsi le développement d’individus résistants.

Des expérimentations récentes réalisées par Arvalis à Épieds (27), ont montré qu’après 9 ans de différenciation des systèmes de culture, près de 3 fois moins d’adventices ont été observées dans la rotation longue que dans la monoculture de blé. À l’inverse, dans les parcelles labourées, peu de différences sont observables entre les deux rotations en sortie hiver. Lorsque de nombreux autres leviers agronomiques sont mis en œuvre (faux semis, labour, date de semis retardée), peu de différences sur la quantité d’adventices présentes sont mises en évidence entre les rotations longues ou courtes.

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Redoubler d’attention en non-labour

Un système de culture simplifié contribue très souvent à augmenter de façon significative la présence de graminées d’automne et de certaines dicotylédones comme le gaillet. Dans une rotation à risque, le labour occasionnel (tous les 3-4 ans) est une des solutions pour gérer le salissement des parcelles. Le labour est à positionner suite à un échec de désherbage de graminées. Enfouies en profondeur par un labour, les graines adventices ayant une durée de vie courte perdent leur pouvoir germinatif au bout d’un, deux ou trois ans. À l’exception de la folle avoine, les graminées sont particulièrement sensibles au labour. Des suivis d’évolution de flore récents ont montré que le labour conduit à une diminution de 75 % des graminées et 50 à 80 % des dicotylédones en sortie hiver.

Retarder la date de semis si besoin

Un décalage de la date de semis permet de limiter les levées des graminées automnales dans les céréales. L’efficacité de cette technique est d’autant plus importante qu’elle est couplée à plusieurs faux-semis. Elle est efficace sur les adventices qui lèvent à l’automne : bromes, vulpins… Il faut toutefois bien évaluer le bénéfice par rapport au risque. En effet, cette technique présente aussi des inconvénients : conditions d’implantation plus difficiles, diminution de potentiel de rendement… À recommander que dans les situations très fortement infestées de graminées d’automne.

Éric Masson – Michel Moquet / Arvalis-Institut du végétal


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