Les prairies de fauche empiètent sur le maïs

Pour accroître l'autonomie en protéines, le Gaec Keralet, à Illifaut (22), augmente la part d'herbe dans l'assolement. La recherche d'une forte productivité à l'hectare n'est pas remise en cause. Comment produire les 800 000 litres de lait sur la même surface, avec le même nombre de vaches, en baissant les achats de concentrés ? Maxime Pilorget, installé en Gaec avec sa mère en 2010, mise sur l'implantation de prairies de fauche au détriment de la sole de maïs. 8 hectares sont déjà en production (12 tonnes de MS par hectare) et 8 autres ont été semés en septembre dernier. Des mélanges de trèfles violets, de trèfles blancs et de ray-grass hybride (type anglais). La surface de maïs, déjà en diminution (31 ha en 2016), ne dépassera pas 25 ha en 2017. « Je veux rapporter un maximum de valeur azotée grâce à l'herbe. En contrepartie, je récolte 2,5 hectares de maïs grains humides pour apporter de l'énergie, en complément de l'orge produite sur l'exploitation ». Objectif : conserver une forte production par vache et par hectare (9 500 L/vache et 11 800 L/ha de SPF). Couverts de trèfles Ces prairies sont fauchées et récoltées en ensilage à l'exception de la dernière coupe, enrubannée. Les dérobées, entre céréales et maïs, évoluent également. « J'ai implanté 3 hectares de mélange de trèfles incarnat et d’Alexandrie en essai cette année, à la place du RGI (9 ha encore cette année). La coupe de trèfle est enrubannée, le résultat est satisfaisant. L'objectif est, là encore, d'apporter plus de protéines par les fourrages mais aussi de faciliter la destruction du couvert. Je travaille en non labour. J'implante également 6 hectares de méteil - pois, féverole, vesce - en dérobée, ensilés vers le 10 mai pour un bon compromis rendement-qualité ». Tous les fourrages stockés sont analysés. La ration hivernale, très « maïs » il y a quelques années, comprend désormais plus d'herbe ensilée. 20 ares pâturés par vache Aux beaux jours, les vaches sortent en pâture (20 ares/VL). « Elles sortent relativement tard dans la saison car les sols portent peu. Au plus fort de la pousse de l'herbe, elles reçoivent toujours un minimum de 5 kg de MS de maïs. Le silo n'est jamais fermé ». Ces prairies pâturées sont en association RGA- trèfle blanc – fétuque, et gérées en paddocks. « Là encore, je dois pouvoir gagner en valorisation, en fauchant plus précocement quelques parcelles pour éviter d'être débordé en pleine période de pâturage ». Les efforts paient ; le coût alimentaire est de 82 €/ 1 000 L (18 € de coût fourrager et 64 € de coût de concentrés) et l'éleveur a bon espoir de l'abaisser dans les années à venir. Les génisses passent à l'herbe Les génisses ne sortent jamais avant 8 mois. Pendant cette période, elles consomment un mélange de paille, d'orge, de maïs grain, de mélasse, de foin et de soja. La ration est plafonnée à 4 kg. En 2016, la ration des grandes génisses a évolué (voir ci-contre). Après 6 mois, elles consomment désormais de d'ensilage d'herbe au détriment du maïs fourrage. L'objectif est d'abaisser le coût alimentaire. De bonnes croissances sont toujours recherchées pour des vêlages dès 24 mois. Elles sont inséminées en 1re IA avec de la semence sexée puis en conventionnel si retour (54 % de réussite en 1re IA). Les bonnes vaches sont inséminées avec des doses conventionnelles et les autres avec de la semence Blanc-Bleu.

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