Un récupérateur de calories chauffe les porcelets

Le système est innovant. Installé chez Guy Kerhervé, à Locunolé (29), il permet de remplacer les résistances électriques, les pompes à chaleur à capteurs géothermiques et les aérothermes. Depuis janvier 2016, les 2 760 places de post-sevrage (PS) de l'EARL Kerhervé sont chauffées par un système économe en énergie, conçu par une entreprise finistérienne. « Je ne voulais pas d'une pompe à chaleur dans le laveur d'air, qui nécessite de l'entretien et qui ne fonctionne pas quand le laveur est arrêté. J'ai été séduit par le principe du Calopor. L'installation prend peu de place et ne procure aucune gêne pour travailler dans l'élevage ». Pas de matériel dans les salles Les calories sont récupérées dans l’air vicié du couloir centralisé ; sous le bâtiment, grâce à des tuyaux de cuivre contenant un gaz frigorigène. Ce gaz est aspiré par la pompe à chaleur située dans un local près des salles de PS et va réchauffer l'eau du réseau. L’eau chaude est transférée dans les combles dans une unité de traitement de l'air (échangeur). Cet appareil réchauffe l'air entrant qui est soufflé dans les salles par des diffuseurs aux plafonds. « Il n'y a plus aucun matériel dans les salles (radiants ou aérothermes). Il n'y a rien à enlever au moment des lavages ». À l'entrée des porcelets, les salles vides sont à 25° C. Avec l'énergie dégagée par les animaux, la température atteint rapidement les 30° C recherchés par l'éleveur. Le système est régulé grâce aux boîtiers déjà en place. « Quand la salle est lavée, la température est maintenue à 18°C. Une chaleur relative qui permet une bonne efficacité des désinfectants et qui facilite le maintien du bâtiment, notamment des salles voisines, à une bonne température ». L'éleveur apprécie l'ambiance dans les salles en présence des animaux. Le flux d'air est brassé de manière homogène dans tout le volume de la salle. La sonde de température est donc fiable pour le processus de régulation du chauffage et de la ventilation. Adaptable dans des élevages anciens L'ensemble de l'installation coûte entre 25 000 et 30 000 € pour 1 000 places de porcelets (en fonction de la configuration des bâtiments). Le retour sur investissement est estimé à 7 ans. Le Cop (cœfficient de performance) est de 4 à 5, soit un watt électrique consommé pour produire 4 à 5 watt thermiques, en sortie de l'unité de traitement. « Le matériel est simple et fiable, sans carte électronique. Il doit durer 30 à 40 ans. Il faut simplement prévoir quelques dépenses d'entretien (compresseurs) au bout d'une petite vingtaine d'années », assure David Marchadour, concepteur du Calopor. Le système peut être installé dans des élevages plus anciens, sans couloir centralisé. « On peut envisager de placer les tuyaux de récupération des calories dans une cheminée d'extraction de l'air, par exemple ». Le Calopor s'écrit sans « c » à la fin. Les concepteurs envisagent d'en installer dans l'industrie et de l'adapter à d'autres types d'élevage.

Un récupérateur de calories chauffe les porcelets

La grippe aviaire menace le plein air

Podcast: Il ramène le système néo-zélandais dans sa ferme morbihannaise

Témoignage d’éleveurs : « Épanouis dans notre métier »

Charge de travail : « Deux vrais week-ends par mois »

Bœuf émissaire

Une accalmie « entre deux tempêtes » ?

Peut vous intéresser

Le porc bio demande de l’aide

« Inséminer est désormais plus agréable »

Transformer des calories « sales » en énergie propre

« Le prix de base MPB est la bonne référence »

La grippe aviaire menace le plein air