L’assemblée générale du syndicat s’est tenue fin septembre à Briec, avec le choix cette année de débattre sur la protection sociale agricole.
[caption id=”attachment_22798″ align=”aligncenter” width=”800″] Le syndicat a choisi cette année d’aborder le thème de la protection sociale lors de son assemblée générale.[/caption]
« La protection sociale actuelle ne correspond pas à notre époque », introduit Jean-Paul Nicolas, en charge des dossiers de retraite, lors de la soirée débat organisée dans le cadre de l’assemblée générale de la Confédération paysanne, qui se tenait cette année à Briec. « C’est pourtant aussi une politique économique, mais qui passe toujours après les autres sujets. Nous allons vers de plus en plus d’individualisation des droits », déplore-t-il. Née au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la structure a pourtant été créée avec une volonté de solidarité.
Retard dans la mise en place
Pour Patrick Baron, responsable de la commission sociale à la Confédération Paysanne, « deux voies sont possibles à la mise en place d’une politique de protection sociale : soit le modèle anglais, qui propose une protection sociale à minima pour que chacun ait un minimum vital, soit le modèle allemand qui privilégie plutôt le niveau de vie. La France a fait le choix de jouer sur ces deux tableaux. Le secteur agricole, plutôt en avance, a ensuite pris du retard à la mise en place de ces politiques », estime le responsable, qui déplore que les retraites « se situent entre 700 et 1 200 €. La promulgation de la RCO (Retraite complémentaire Obligatoire) a été arrachée par la Confédération paysanne », insiste-t-il. Pour Joël Kerglonou, membre du syndicat, « Quand on parle de retraite, on aborde aussi la question d’installation. Les transmissions seraient plus faciles si les retraites étaient décentes ».
Une réduction surprenante
Concernant la récente réduction de 7 % des cotisations maladies, la décision a été prise « sans prévenir personne. Quand le revenu est égal à 0, cette baisse est égale à 0. C’est une mesure qui profite aux céréaliers, à fort revenu », pense Patrick Baron. Cette diminution des prélèvements constitue « 560 millions d’euros en moins dans les caisses de la MSA », chiffre Jean-Paul Nicolas.
Proximité de la MSA
« Les anciens exploitants sont préoccupés par la distance toujours plus grande entre les assurés et les caisses, qui demandent plus de proximité », note Jean-Paul Nicolas. La digitalisation est en marche, les habitudes et les connaissances pour l’utilisation d’Internet ne sont pas égales suivant les classes d’âge et les lieux de résidence. « Nous entendons cette remarque, à nous de trouver des solutions. Nous sommes toutefois présents sur le territoire, avec une quarantaine de travailleurs sociaux sur le terrain. Rappelons que la MSA est le seul opérateur de la protection sociale dit en guichet unique, et qui traite aussi bien les sujets de maladies, de la famille, de la retraite, ou encore des accidents de travail », précise Bernard Simon, président de la MSA d’Armorique. En 2015, la MSA d’Armorique a versé 1 milliard d’euros de prestations.