Les retraités de la Confédération paysanne s’inquiètent pour le système de protection sociale, un acquis « très précieux ». « Les recettes sociales connaissent une hémorragie », dénoncent-ils.
[caption id=”attachment_19516″ align=”aligncenter” width=”1000″] De g. à dr. : Michel Loquet, Odile Gasson, Christian Boisgontier et Jean-Paul Nicolas, militants des Commissions « retraite » de la Confédération paysanne.[/caption]
« Aujourd’hui, du fait des montages sociétaires et des associés non-exploitants, l’assiette sociale régresse. Ceux qui ont négocié ces artifices comptables préparent des retraites de misère à ceux qui les mettent en œuvre », déclare Christian Boisgontier, responsable national de la Commission retraite de la Confédération Paysanne. « Nous souhaitons alerter les actifs et redonner du crédit à une protection sociale pour toutes et tous. »
Des mesures inégales
« Nous avons été très surpris par la mesure d’accompagnement de crise consistant en une réduction de 7 % des cotisations d’assurance-maladie et maternité (Amexa) pour les exploitants agricoles », ont précisé les militants des Com- missions « social/retraites » des Confédérations paysan-nes (CP) de l’Ouest, réunis le 6 juin à Bréal-sous-Monfort (35). « Cette mesure profite surtout à ceux qui ont les revenus les plus élevés. Près de la moitié des 560 millions d’€ de baisse des cotisations sera orientée vers 10 % d’agriculteurs les mieux rémunérés. C’est une mesure inégale. »
Selon les militants, les aides devraient plutôt être orientées vers une revalorisation des prestations. « Remettre l’invalidité au même niveau que les autres catégories professionnelles coûterait 50 millions d’€. Aujourd’hui, les indemnités journalières maladie ne couvrent qu’environ 15 % du coût d’un remplacement en agriculture. Les multiplier par 2 coûterait 80 millions d’euros. Des montants bien inférieurs aux 560 millions de réduction », détaille Jean-Paul Nicolas, de la Commission retraite du Finistère.
De trop faibles prestations vieillesse
Les syndicalistes souhaiteraient également davantage d’équité au niveau des statuts et de la retraite liée. « Nous demandons aussi une prestation vieillesse à parité avec les autres catégories, avec un objectif minimum de 85 % du Smic pour tous. Aujourd’hui, la pension moyenne est de 780 € pour les hommes et de 550 € pour les femmes. » Selon les syndicalistes, le financement doit passer par une suppression du plafond des cotisations vieillesse, à 37 000 €. Ils souhaitent mettre en place une conférence annuelle sur la protection sociale et les retraites, lieu de débat pour dégager des pistes d’avenir.