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Vers une meilleure valorisation des fumiers

Les effluents pourraient trouver un nouvel intérêt avec la combustion des fumiers pour chauffer les bâtiments ou la granulation pour exporter.

Il existe de nouveaux moyens de valoriser les fumiers des élevages avicoles. Par exemple la combustion des fumiers à la ferme permet de récupérer de l’énergie pour chauffer les poulaillers ou des serres. Il n’y a plus besoin d’avoir de plan d’épandage lorsque la pression réglementaire est forte. « Des prototypes et des démarches existent en Bretagne mais les porteurs de projet ont été confrontés à des difficultés administratives et à des levées de boucliers d’associations de défense de l’environnement. Il y avait des problèmes à résoudre concernant les rejets de dioxines et les furanes dans les fumées », explique  Paul Ponchant de l’Itavi lors de la journée volaille de chair le 19 novembre à Pacé (35).

Le nouveau système commercialisé par Exedia possède une centrale avec traitement des fumées et poussières. Selon le fabricant 2/3 des fumiers suffisent pour chauffer le poulailler. Les cendres riches en phosphore et potasse peuvent être épandues ou transportées à bas coût sur de longues distances car elles sont très concentrées. « Une autre solution pour mieux valoriser les fumiers et composts est la granulation. Nous obtenons un produit stabilisé et générant peu de nuisance. La densité est augmentée permettant de faciliter et de réduire les coûts de transport. Nous avons un produit homogène, normalisable pour un bon dosage et une bonne répartition lors de l’épandage. »

La durée de 2 mois sous les animaux rediscutée

« Depuis décembre 2013 les textes réglementaires sur les effluents d’élevage ont évolué. Les dernières versions des arrêtés pour les élevages soumis à autorisation et déclaration stipulent que les fientes au-delà de 65 % de MS peuvent être stockées au champ mais sous une bâche de type géomembrane. Les fumiers compacts qui ne risquent pas de s’écouler peuvent être stockés ou compostés au champ s’ils ont passé plus de 2 mois en bâtiment. Cette question des 2 mois sous les animaux est rediscutée et on devrait pouvoir s’affranchir de cette durée, mais rien n’est encore validé », explique Dans les arrêtés ICPE, pour être considéré comme compost, le fumier doit être retourné au moins 2 fois ou stocké dans un système par aération forcée. « Les composts obtenus par ces procédés profitent d’une distance d’épandage vis-à-vis des tiers réduite à 10 m contre 50 m pour des fientes et fumiers avicoles. De plus en plus d’éleveurs font le choix de composter en implantant des micro-organismes dans la litière. »

Connaître la composition des effluents

Il existe différents systèmes pour le traitement des effluents d’élevage mais ils sont toujours coûteux. « Le traitement est une problématique qui est appréhendée différemment selon les régions. Nous remarquons tout de même que le compostage est majoritairement représenté. D’autres techniques très prometteuses sont actuellement en développement. » Le technicien de l’Itavi met en lumière l’importance de mieux connaître la composition des effluents. « Les fumiers et composts sont des sources de fertilisants très intéressantes pour les cultures. Mais, leur  diversité et leur variabilité en terme de qualité et de quantité sont un frein à leur utilisation. Le raisonnement de la fertilisation est plus complexe et plus aléatoire que lors de l’utilisation d’engrais minéraux, c’est pour cette raison que les céréaliers optent pour une fertilisation minérale. »

L’Itavi et l’Ifip ont collaboré sur le projet Composim qui vise à développer un outil de calcul pour évaluer les quantités et les compositions des déjections en prenant en compte les spécificités des productions animales de manière simple et rapide. « La méthode de calcul est la même que pour le Corpen et se base sur le bilan massique. L’objectif est de réaliser une simulation rapide. L’outil est téléchargeable sur le site internet de l’Ifip », signale Paul Ponchant. Nicolas Goualan


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