Les adhérents étaient au rendez-vous de l’assemblée générale de la FDSEA, mercredi 1er avril, à Plérin. Christiane Lambert, de la FNSEA, et Patrick Cohen, nutrissionniste et présentateur radio, faisaient partie des intervenants invités. - Illustration Pour continuer à nourrir les hommes
Les adhérents étaient au rendez-vous de l’assemblée générale de la FDSEA, mercredi 1er avril, à Plérin. Christiane Lambert, de la FNSEA, et Patrick Cohen, nutrissionniste et présentateur radio, faisaient partie des intervenants invités.

Pour continuer à nourrir les hommes

Manger français, qualité des produits alimentaires, partage de la valeur ajoutée, relation à la grande distribution… La 72e AG de la FDSEA des Côtes d’Armor a rassemblé les adhérents autant autour du devenir des produits que du devenir des agriculteurs.

À la sortie de l’assemblée générale de la FDSEA à Plérin, mercredi 1er avril, l’assistance semblait avoir apprécié l’intervention de Patrick Cohen. Le nutritionniste, présentateur radio sur Europe 1, avait été invité par un syndicat qui défend l’idée « La qualité de nos produits est une réponse aux besoins alimentaires de la population. » Une invitation à replacer l’agriculture au cœur de son destin premier.

Trouver des produits français dans les cantines, foyers et restaurants

Didier Lucas, à la tête de la FDSEA 22, a rappelé « toute la détermination de l’action autour du Manger français depuis un an sous l’impulsion de Chantal Bévillon », la secrétaire générale du syndicat. Et a maintenu le cap pour 2015 : « avancer pas à pas vers la reconquête par nos produits du marché alimentaire national. » Le président a même souligné la priorité de ce dossier dans le combat local. « Il est en effet inutile de se battre, par exemple, sur des questions de politique agricole internationale si déjà nos enfants, nos parents et nous-mêmes ne trouvons pas des produits français dans les assiettes des cantines, des foyers ou des restaurants. »

Entre bon sens et évidence, Patrick Cohen a insisté sur l’importance de communiquer. À ses yeux, les gens ne savent plus rien du quotidien des agriculteurs. Lui aussi, d’ailleurs, en a beaucoup appris à Plérin sur la santé des exploitations en écoutant les intervenants se succéder pour dire les difficultés de la profession, l’urgence dans les filières, « le drame qu’est en train de vivre l’élevage. »

« Les agriculteurs sont des héros. »

Patrick Cohen s’est avoué profondément « ému. » Très au fait des pratiques actuelles de l’information, il a posté sur les réseaux sociaux une photo de l’assemblée accompagnée de la légende « Les agriculteurs sont des héros. » Avant de livrer, une heure plus tard : « J’ai déjà 200 likes. » Déjà 200 marques de soutien déclarées. « Vous voyez que vous êtes aimés. » Une magie de la com’ de l’immédiateté qui a dû plaire aux représentants de l’association Agriculteurs de Bretagne dans la salle.

Faire reconnaître la valeur de nos produits

Mais outre ce baume au cœur de l’instant, les agriculteurs attendent du concret. Comme « la vigoureuse charge à la grande distribution “qui doit accepter des  hausses de prix” de Manuel Valls, la semaine précédente, au congrès national de la FNSEA » que rapporte Didier Lucas. Un Premier ministre qui a même parlé d’éleveurs « en train de crever. » Ils attendent du concret sur de nombreux terrains : « sortie des bassins versants contentieux, Directive nitrates, gestion de la faune sauvage, bérézina du millésime 2015 de la Pac, crise porcine toujours sans plan d’accompagnement, réforme à la hache du contrôle des structures… », a listé Didier Lucas devant les représentants de l’Administration, cette « machine hors de contrôle » alternant « l’inertie, l’incompétence, voire le militantisme. » Il demande surtout que les « situations d’extrême urgence soient examinées dans les 10 jours. » Après avoir alerté le Préfet du « feu qui couve dans les campagnes », le président a terminé  par un dernier rappel : « Surtout, n’oubliez pas de consommer et de manger français. Nos produits ont une valeur, sachons mieux la faire reconnaître et la faire partager pour que tous les maillons de la chaîne soient encore là demain. » Toma Dagorn

[caption id=”attachment_1574″ align=”aligncenter” width=”300″]Le directeur, Nicolas Galin, et le président, Didier Lucas, ont présenté toute l’équipe des salariés de la FDSEA, partiellement renouvelée ces derniers mois : Noëlla, Monique, Cathy, Camille, Audrey et Jean-Baptiste. Le directeur, Nicolas Galin, et le président, Didier Lucas, ont présenté toute l’équipe des salariés de la FDSEA, partiellement renouvelée ces derniers mois : Noëlla, Monique, Cathy, Camille, Audrey et Jean-Baptiste.[/caption]

Ils ont dit…

Olivier Allain, Président de la Chambre d’agriculture
En GMS, il n’y a généralement pas plus de 20 % d’écart de prix entre une promotion et le fond de rayon. Mais sur l’alimentaire, on nous brade à plus de 50 %. Après des promos à moins de 2 € la côte de porc ou moins de 7 € le rôti de bœuf, le consommateur a l’impression de se faire avoir quand il doit payer le vrai prix, celui qui rémunère normalement les filières.
6 ou 7 € pour les côtes de porc ou 14 € pour le bœuf. Nous avons cruellement besoin du législateur pour mettre de l’ordre.

Patrick Cohen, Nutritionniste présentateur radio
Il a été répété qu’il y avait du pus dans le lait. Dire cela est diffamatoire, mensonger et dangereux. Face à de telles accusations, la profession agricole doit réagir à chaque fois, multiplier les communiqués de presse vers le CSA, le président d’Arte, le ministre de l’Agriculture… Il faut qu’un communiqué de presse AFP soit produit à chaque bêtise lancée. Contactez les rédactions face à ces communautés extrêmement petites mais sectaires et violentes.

Pierre Lambert, Préfet des Côtes d’Armor 
Depuis ce 1er avril, il y a une obligation d’étiquetage d’origine pour toutes les viandes fraîches. Si en faisant vos courses, vous trouvez des « produits de nulle part », comme disent les jeunes, signalez-les nous. Nos services iront contrôler et verbaliser ; les contrôles, ce n’est pas que pour les agriculteurs…
Vous dénoncez l’administration lente et procédurière. Mais un peu de volontarisme dans l’action publique, c’est encore possible. Par exemple, je suis prêt à aider les agriculteurs pour pousser les banques à renégocier leur dette à des taux d’intérêts plus bas.

Didier Lucas, Président de la FDSEA
Il n’y a plus d’installations depuis le 1er janvier sur notre département. Quelle économie normalement gouvernée peut accepter cette aberration dans la crise que nous traversons ? Pourtant la jeunesse, c’est notre force, notre avenir.


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