Sans soufre, le colza souffre

Le soufre contenu dans les effluents d’élevage a été lessivé par le cumul de précipitation enregistré, il faut donc penser fertiliser la culture en soufre.

Les apports en soufre sont impératifs cette année. Dans le Grand Ouest, les précipitations mesurées de novembre à février sont estimées à plus de 350 mm et engendrent des lessivages importants. Le soufre est une composante essentielle à l’élaboration du rendement en colza : les carences sévères provoquent des chutes de rendement pouvant atteindre 10 à 20 quintaux.

Le colza valorise très bien les effluents d’élevage, souvent riches en soufre. Mais Jean Lieven, ingénieur régional pour la Basse-Normandie et l’Ouest de l’Île-de-France au Cétiom, prévient : « La teneur en soufre des lisiers et fumiers est très variable, et les apports avant implantation de la culture peuvent ne pas suffire aux besoins physiologiques de la plante. Si le soufre est apporté par une fertilisation minérale, il devra se faire au moment où la plante en a besoin. Une synchronisation de la fertilisation au stade début montaison est essentielle pour une bonne valorisation ». Dans la région, ce stade est atteint  début mars à mi-mars. Les engrais azotés soufrés conviennent pour les deuxièmes apports d’azote à ce stade clé, à raison de 70 à 75 unités de soufre. Dans les cas de carence sévère, une action curative est possible si elle est positionnée à temps. « La pulvérisation de sulfate d’ammoniaque, forme la plus assimilable pour le colza, permet de limiter les dégâts. Prévoir dans ce cas 100 kg de sulfate d’ammoniaque dilué dans 500 litres d’eau pour éviter les brûlures de la plante », conseille Jean Lieven.

À la montaison, une décoloration caractérisée par un jaunissement du limbe des feuilles les plus jeunes est observée. Les nervures restent vertes, et en vieillissant, les feuilles deviennent rougeâtres et cassantes. La croissance est fortement ralentie. À la floraison un blanchissement des fleurs apparaît. Les symptômes foliaires sont parfois fugaces ou peu prononcés. Ils apparaissent d’abord dans les tournières, les ruptures de pente et dans toutes les zones où la minéralisation et l’enracinement sont mauvais. La culture au stade maturation présentera des avortements ou une formation de grosses siliques vides. Fanch Paranthoën


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