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Le point sur les fertilisants organiques

Les questions que se posent les agriculteurs sur les produits organiques sont nombreuses. Alain Jehanno, chef de marché co-produits à Triskalia, nous apporte des réponses sur leur utilisation. Ceux-ci, avec les techniques culturales et les rotations, constituent les piliers de l’amélioration de la vie du sol.

Les engrais organiques ont-ils un intérêt économique ?

En général, le coût de l’unité fertilisante est en faveur de l’engrais organique. En ce moment par exemple, l’écart représente 40 cts environ. Pour être juste il faut aussi intégrer le coût de l’épandage. Même si les contraintes réglementaires en limitent l’utilisation, les produits organiques constituent un bon fertilisant et un moyen d’enrichir le sol afin d’accroître sa fertilité.

Les éléments fertilisants contenus dans les produits organiques, sont-ils aussi intéressants que ceux des engrais minéraux ?

Les études réalisées par les organismes de recherche montrent, pour le phosphore et la potasse, un fonctionnement similaire entre l’organique et le minéral. Pour l’azote, des coefficients d’équivalence ont été définis. De manière générale, les effluents provenant des porcs et volailles auront une excellente réactivité, proche des engrais azotés. Les fumiers de bovins ou les déchets verts auront une libération de l’azote moins rapide. Il est important de connaître le mode de libération des éléments fertilisants pour optimiser leur utilisation.

Est-il nécessaire de labourer après un apport de produits organiques ?

Ces produits, de par leur teneur et la forme d’azote, peuvent subir des pertes par volatilisation dans les heures et jours suivant l’apport. Il est donc souhaitable de réaliser un travail superficiel du sol après épandage. Pour un apport en végétation, la technique du binage est intéressante.

Y a-t-il des risques pour les animaux de mon exploitation avec les engrais et amendements organiques ?

Les produits organiques commercialisés sont des produits normés, tracés, et bénéficiant de garanties sanitaires liées aux procédés d’obtention (compostage ou séchage). Toutefois, par précaution, il est souhaitable de les stocker hors de portée des animaux de votre exploitation et à une distance de 100 m minimum des bâtiments d’élevages.

Quelle quantité de matières organiques apporte-t-on avec un fumier ?

Prenons deux exemples, un apport de 35 tonnes de fumier de bovin, permet d’apporter environ 4 t/ha de matière organique stable. 6 tonnes de fumier de volailles apportent l’équivalent d’1 t/ha de matière organique stable. Et un sol cultivé perd en moyenne 1,2 t/ha de matière organique stable par an.

Comment valoriser mon fumier de bovin, sur plus d’hectares ?

Un apport organique sur le maximum de surfaces de maïs est une bonne démarche. Le mélange fumier de bovins + compost de fumier de volailles permet de couvrir plus de surface. Cette technique est pratiquée depuis très longtemps, car ces deux effluents sont complémentaires. L’un agit comme amendement de fond pour votre sol, l’autre comme fertilisant pour répondre aux besoins importants du maïs lors de sa croissance (environ 3 unités d’azote sont consommées par jour lors de la phase de croissance active qui dure plus d’un mois).

Y a-t-il un risque d’intoxication ammoniacale du maïs avec les fientes de volailles ?

La teneur en azote des fientes de volaille est élevée (supérieure à 30 unités/t). Ce fertilisant organique est tout à fait adapté à la culture du maïs qui est très exigeante en azote dans les premiers mois de son cycle de développement. Cependant, le risque d’intoxication est réel car cet azote est en grande partie disponible pour la plante. Il est donc impératif de respecter les doses préconisées, d’autant plus par temps froid et/ou sur des sols carencés en magnésium, où le risque est plus important.

Pour aller plus loin

L’utilisation de ces produits organiques est encadrée par la réglementation (normalisation, zonages…). Il est pourtant indispensable de les valoriser aux mieux sur les surfaces. Une meilleure connaissance des produits, des techniques culturales et des rotations est le levier d’une optimisation économique et technique de la fertilisation et des amendements. N’hésitez pas à questionner votre technicien cultures Triskalia ou directement notre service co-produits.

Puis-je apporter du compost de déchets verts avant mon maïs ?

Le compost de déchet vert est intéressant par sa capacité à améliorer la teneur en matière organique des sols. Dans les premiers mois suivant son apport, il mobilise l’azote présent dans le sol et peut donc entraîner une « faim » d’azote au maïs si l’épandage se réalise trop près des semis. En conséquence, il est conseillé d’épandre le plus tôt possible (en respectant les interdictions d’épandage) et en petite quantité (10 t/ha environ). Éviter tout apport de compost de déchets verts après le 15 mars.

Comment mélanger du fumier de bovin avec du compost de fumier de volaille ?

Le mélange peut se réaliser au chargement dans votre épandeur à raison de 4 à 5 godets de fumier de bovin pour un godet de compost de fumier de volaille, le tout réparti de manière homogène dans l’épandeur. Vous pouvez aussi le faire en deux passages : d’abord le fumier de bovin (environ 20 à 25 t/ha) puis le compost de litière de volaille (4 t/ha) avec table d’épandage. Propos recueillis par Pascal Blanchard / Triskalia


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