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Effluents d’élevages : bien analyser pour piloter

Il est important de connaître la valeur fertilisante des effluents afin de mieux piloter les cultures. En effet, il peut y avoir de gros écarts entre les normes Corpen et la réalité analytique. En matière d’analyse, l’étape de la prise d’échantillon est essentielle.

La teneur en azote d’un fumier de vaches laitières peut varier de 2 à 8 unités d’azote par tonne de produit brut, et un fumier de volailles de 15 à 35 unités. Cette variabilité est due notamment à l’alimentation, au logement, au mode de stockage des effluents, mais aussi à la conduite d’élevage. Ces éléments variant énormément d’une exploitation à l’autre, il est essentiel de réaliser des analyses régulières. Connaître précisément la composition des effluents permet de fertiliser au plus juste les cultures, tout en optimisant les engrais minéraux. Nombreux sont les agriculteurs qui utilisent à l’heure actuelle une partie de leur lisier de porcs sur céréales, alors qu’auparavant l’ensemble des lisiers allaient sur le maïs. Sans analyses en laboratoire, cette évolution de pratique n’aurait pas été possible. La teneur en azote peut même changer le type de matériel à utiliser pour les épandages. Il est, par exemple, beaucoup plus facile d’épandre de façon régulière 7 à 8 tonnes de fumier de volailles à l’hectare, plutôt que 2 à 3 tonnes d’un produit plus concentré.

Attention au prélèvement d’échantillon

Le laboratoire Capinov dispose d’appareils de mesure permettant de connaître précisément la composition des effluents. En revanche, il faut apporter une attention particulière au prélèvement pour obtenir un échantillon homogène et représentatif. En effet, c’est lors de la prise d’échantillon que les sources d’erreurs sont les plus nombreuses. Capinov conseille donc, pour les produits solides, de prélever à différents endroits et différentes profondeurs dans le tas (à l’aide d’une tarière métallique par exemple) et de réaliser au moins 10 échantillonnages. De plus, il faut utiliser un récipient propre afin de recueillir et mélanger les différents prélèvements. L’échantillon final sera de 1 à 2 litres, en fonction des analyses demandées. Il faut bien mettre l’opercule sur les flacons pour  prévenir des fuites d’azote.

Pour les produits liquides, il est conseillé de bien brasser le produit, de façon à le rendre le plus homogène possible avant de prélever. Ensuite, utiliser une sonde ou un seau propre, afin de prélever au moins 10 échantillonnages, à différents endroits et différentes profondeurs de la fosse. Si le prélèvement est réalisé lors d’un chantier d’épandage, prélever lors des remplissages successifs de la tonne à lisier. Là aussi, il faut utiliser un récipient propre pour recueillir les différents prélèvements, et mélanger l’ensemble uniformément afin de constituer un échantillon final de 0,80 à 0,90 litre. Enfin, le flacon doit être rempli en laissant un petit volume d’air. Bien mettre en place l’opercule avant de visser le bouchon.

Choisir la bonne analyse

  • Pour les fumiers : nous conseillons de doser l’azote, la matière sèche, la matière organique, le phosphore, le potassium, le calcium, le magnésium.
  • Pour les lisiers : dans certains cas, il est conseillé de faire en plus le carbone/azote (C/N) et l’azote ammoniacal. En effet, certains lisiers peuvent avoir un rapport  C/N supérieur à 8, leur cœfficient d’efficacité est alors beaucoup plus faible. Ils sont considérés dans la réglementation comme des effluents de type I. Il est alors possible de les épandre comme le fumier dès la destruction des couverts pour du maïs.
  • Pour les produits normés NF U 44-051 / NF U 42-001 : différentes réglementations s’appliquent. Elles régissent les types d’analyses et leur fréquence.

Précision et identification

Afin de pouvoir utiliser correctement les analyses de fumiers, lisiers, composts, il est important d’être le plus précis possible sur la référence de l’échantillon : type d’effluent (fumier, lisier, boues, compost…), espèce (bovins, porcs, poulets..), et toute autre description utile à préciser au niveau de la référence (par exemple : lisier de vaches laitières très dilué, fosse découverte…).

[caption id=”attachment_13999″ align=”aligncenter” width=”300″]Fréquence des analyses par type de produits et par tonnage Fréquence des analyses par type de produits et par tonnage.[/caption]

Un acheminement rapide vers le laboratoire

Dès le prélèvement, les échantillons doivent être acheminés vers le laboratoire, si possible en colis isotherme. En effet, si l’échantillon est conservé à une température trop élevée, cela favorise une évolution du produit (dégagement gazeux), et une partie de l’azote pourrait s’échapper lors de l’ouverture du flacon. Les magasins du groupe Triskalia permettent à Capinov de disposer de 250 points de dépôts en Bretagne. Une navette relie chaque nuit les points de collecte au laboratoire, pour une arrivée dès 7 h 30 le lendemain matin. Rémy Blonce / Capinov


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