Situation fragile en volailles

cout-production-volaille - Illustration Situation fragile en volailles

Malgré un coût de production en hausse en 2013, la filière volailles chair investit pour rester compétitive. La situation globale reste fragile.

2 400 m2 de bâtiments, c’est la surface moyenne d’une exploitation spécialisée en volailles de chair, en 2013. Les élevages spécialisés dans la production de poulets et ceux spécialisés dans la production de dindes représentent chacun un tiers de l’échantillon de l’étude Cogedis Fideor. La taille des structures de production continue de progresser, tout comme la main-d’œuvre salariée et la SAU. En 2013, les producteurs font face à une nouvelle hausse du coût de production, qui augmente de 0,14 €/m2/lot en poulets et de 0,28 €/m2/lot en dindes. Cette augmentation est due à la diminution des rotations. Plus les élevages sont vides et moins l’éleveur bénéficie de l’effet de dilution sur les charges. Malgré un contexte économique difficile, la filière avicole est dans une dynamique de construction et de rénovation du parc de bâtiments, avec néanmoins un ralentissement en 2013. Cette politique d’investissement nécessaire pour maintenir les performances techniques participe néanmoins à la dégradation du coût de production.

Baisse de l’EBE

La rentabilité des exploitations de volailles de chair se dégrade en 2013 et leur situation financière reste fragile. Pour la première fois depuis plusieurs années, l’EBE subit une baisse : 2,5 €/m2 par rapport à 2012 pour atteindre en moyenne 17,2 €/m2. Ce résultat cache des disparités importantes entre les élevages, mais aussi entre activités. Alors qu’en poulets, l’EBE moyen est de 16,1 €/m2, il monte jusqu’à 18,9 €/m2 pour les producteurs spécialisés en dindes. Les perspectives pour les prochains mois n’envisagent pas une amélioration de la situation financière des exploitations car les prix de vente ne compensent pas le niveau élevé du prix des matières premières.

À 72 %, le taux d’endettement est élevé. Il se compose de 45 % de dettes à long terme et de 27 % de dettes à court terme. Avec, là encore, une grande disparité entre élevages. 16 % des éleveurs ont un endettement supérieur à 100 % et seuls, 39 % sont sous le seuil des 60 %. Malheureusement, la situation financière actuelle des élevages ne permet pas de moderniser ou d’optimiser les outils de production, et surtout de faire face à une dégradation des marchés.

Progression de la production mondiale

La production de viandes de volailles progresse de 1,8 % en 2013. Comme souvent en période de crise économique, ce sont les viandes blanches qui ont le vent en poupe au détriment des viandes rouges, plus onéreuses. La production de volailles en Europe à 27 atteint 12,3 millions de tonnes, en progression de 1,4 % par rapport à 2012. L’Allemagne et le Royaume-Uni, principaux pays producteurs ont contribué à cette hausse. La France qui a la particularité d’avoir une production diversifiée avec ses nombreux labels, garde son statut de 1er pays producteur européen. Fin 2013, la production française de poulets a connu un net ralentissement, suite à la fin des restitutions.

Baisse des marges en label

La volaille produite sous label n’échappe pas à la baisse des marges brutes en 2013. La baisse est de 6 % en poulets label malgré des prix de vente orientés à la hausse. Cette dégradation s’explique par une inflation des charges proportionnelles, et au premier rang d’entre elles : la facture alimentaire et le poste combustibles. Durant la même période, en pintade label, la marge PA par m2/lot gagne près de 1,70 € pour s’établir à 14,76 €. Le nombre de labellisations ne cesse d’augmenter, année après année, permettant d’augmenter la production et de répondre à la demande croissante des consommateurs. Les achats de poulets label par les ménages représentent désormais 60 % du marché des poulets Pac contre 22 % pour le standard, 11 % pour le certifié et 7 % pour le bio. Jean-Christophe Séité / Cogedis Fideor


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