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Broutard : prévention et complémentation

Naisseur-engraisseur de  Charolais, François Léon est en admiration devant la robe blanche de ses animaux au milieu des pâtures bien vertes de La Martyre (29). L’éleveur, intarissable sur  son  métier, a bien les pieds sur terre et adopte  un raisonnement technico-économique systématique dans chacune de ses décisions.

François mise sur de la performance « raisonnée » : du poids vif, certes, mais pas à n’importe quel prix. Tour d’horizon des méthodes.

La prévention avant tout

François travaille sur la base de 2 périodes de vêlage. Les vêlages d’automne sont concentrés en septembre et octobre et les vêlages de printemps, de mi-janvier à mi-avril. Pour éviter des coûts engendrés par des interventions sanitaires, François mise sur la prévention : « les veaux sont vaccinés et vermifugés pour éviter tout problème. En plus, au sortir de l’hiver, le poil est nettement plus beau que celui des veaux non vaccinés ». Pour ne pas pénaliser la croissance de ses animaux, l’éleveur distribue, par ailleurs, une ration adaptée à chaque stade et s’évertue à leur faire consommer des fourrages de qualité ; « en quantité moindre pour les vaches pleines » précise François.

Un rationnement spécifique

Au démarrage, les veaux reçoivent un aliment 1er âge spécifique, le Croustivo HP et, à partir de 3 mois, de l’ensilage d’herbe (pour ceux qui sont nés à l’automne), un correcteur énergétique (l’Adéliblé) et du correcteur azoté. À 4 mois 1/2, l’éleveur incorpore du maïs dans la ration, mais à petites doses et progressivement.  « Tout l’hiver, ils auront ingéré un enrubannage de qualité faute de pouvoir aller dans les pâtures ». Les taurillons, pendant la phase d’engraissement, reçoivent du maïs rationné, un correcteur azoté dégradable adapté à la qualité du maïs et le correcteur énergétique (amidon protégé + 90 % de blé). Les quantités distribuées démarrent en douceur et elles sont calculées selon leur poids et âge pour atteindre le maximum d’1,6 kg pour le correcteur azoté et 2,5 kg pour le correcteur énergétique. Pour les femelles en finition, « je les bloque au cornadis afin que chacune ait sa ration, c’est à dire  du  maïs  rationné  avec  de  l’ensilage  d’herbe,  du  correcteur  azoté  (environ  1,4 kg), de l’Adéliblé (1,5 kg) et de l’enrubanné si besoin » complète François.

La complémentation des broutards

Développement harmonieux : des aplombs solides et des animaux bien charpentés. Stimulation des défenses immunitaires pour des animaux.

  • Bufflo Broutard : sécurité, croissance (levures Bufflo) et conformation (graines de lin extrudées). Très appétent. 0,8 kg à 1,2 kg / 100 kg de poids vif. Conforme aux cahiers des charges Blond d’Aquitaine et Limousin.
  • Bufflo Star MH : présentation mash. Sélection de matières premières favorables à la croissance des animaux. Peut être utilisé en phase de finition (1,5 kg à 1,7 kg / 100 kg de poids vif). Conforme aux cahiers des charges Charolais et Blond d’Aquitaine.

Valorisation du pâturage

François a implanté du ray grass anglais avec trèfle précoce dans ses prairies. « Je réalise une première  coupe en ensilage d’herbe (7 à 8 ha) et ceci, pas trop tôt, à 50 % d’épiaison ; une deuxième coupe sur herbe courte (25 cm) avec le trèfle, qui est arrivé au niveau de l’herbe, pour  de  l’enrubanné.  Souvent,  j’ai  la  possibilité  d’effectuer  une  troisième  coupe  vers  le  15 septembre pour de l’enrubanné ». Finalement, l’éleveur n’utilise le foin qu’en période de pâturage. Il le met à disposition dans des râteliers.

[caption id=”attachment_9528″ align=”aligncenter” width=”225″]Le troupeau valorise le pâturage dès que possible Le troupeau valorise le pâturage dès que possible. Pas trop tôt cette année en raison du temps pluvieux…[/caption]

Et la génétique ?

Nul doute, François est un passionné ! A son installation, la ferme familiale est progressivement passée d’un atelier lait à un atelier viande. Il a monté son troupeau à partir de vaches inscrites au Herd Book. Et pourquoi la Charolaise ? « les robes blanches dans les prés sont superbes, c’est une race rustique, laitière et facile à élever. Il paraît que les vélages peuvent être compliqués mais en sélectionnant un taureau adapté au gabarit, tout se passe pour le mieux. En plus, nous avons investi dans une caméra pour la surveillance. C’est très confortable ! On peut vérifier si le veau a têté, si la délivrance a eu lieu ». Côté concours, les génisses préparées pour le Festival de la viande à Landivisiau sortent primées et ne reviennent pas à la maison. « Je repère vite ces génisses de qualité dans le troupeau, je les mets de côté et les prépare pendant 4­-5 mois pour l’évènement ».

[caption id=”attachment_9531″ align=”aligncenter” width=”300″]la complémentation sous la mère permet de bonifier les croissances Intérêt économique : la complémentation sous la mère permet de bonifier les croissances. Les broutards reviennent moins cher pendant cette période qu’en phase d’engraissement. L’indice de transformation est supérieur à 8 mois qu’à 16 mois.[/caption]

Pour la vente, François ne se focalise pas que sur le poids de ses animaux.  Il regarde en parallèle les cours et vend si tous les paramètres sont prometteurs. En 2013, les jeunes bovins ont été vendus à tout juste 19 mois avec un poids de carcasse moyen de 460 kg (soit un GMQ de 1 360 g par jour de vie). Depuis le début de l’année, ils sont plutôt sortis à 18 mois à peine pour un poids moyen de 435 kg (soit un GMQ de 1 330 g par jour de vie). Pile dans les attentes de la filière qui vise des carcasses de 400 – 450 kg avec un âge à l’abattage de 18 à 20 mois, sans parler de la tendreté de la viande. « L’expérience est profitable. Je sais vendre car à une époque, j’ai été obligé de savoir acheter ». Carole Perros / Triskalia


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