L’hiver froid et humide a été profitable aux semis de blé précoces.
Avec le temps doux qui a persisté durant tout l’hiver, les cultures de blé ont une avance conséquente en sortie d’hiver. Par exemple, pour des semis de fin octobre sur la station de Bignan (56), le stade épi 1 cm du blé a été atteint dès fin février – début mars, soit environ 15 jours d’avance sur la date médiane et plus d’un mois d’écart avec l’année dernière. En revanche, les nombreuses parcelles semées tardivement (fin novembre, début décembre) sont plus en retard.
[caption id=”attachment_10191″ align=”aligncenter” width=”720″] Cumul de pluie et de températures (en base 0°C) depuis 25 ans (Source : Météo France)[/caption]
Une phase de montaison plus longue
Cette avance de stade au redressement devrait conduire à provoquer une durée de montaison plus longue que la normale. En 2007, année précoce, la durée de montaison (épi 1 cm à épiaison) a été proche de 70 jours alors qu’elle n’a été que de 50 jours en 2013. La précocité de cette année rappelle les campagnes 2007, 2002 et 2000. Il faudra en tenir compte dans la lutte contre les maladies, et ne pas intervenir trop tôt, si les seuils d’intervention ne sont pas atteints.
Des sommes de températures excédentaires depuis le semis
Au niveau pluviométrie, l’hiver 2013/2014 est comparable à celui de 2001. Sur la période du 1er novembre au 16 mars, elle varie de 120 % à 190 % de la normale. Au niveau température, l’excédent sur l’hiver est de l’ordre de 90°C, soit 108 % de la normale, en moyenne sur la région. Les hivers 1995 et 2007 ont été encore plus doux. Trois scénarios de températures ont été observés. Durant la 3e décade d’octobre, les températures sont très supérieures aux normales, ce qui a conduit à des levées très rapides et sans pertes. Du 10/11 au 10/12, avec des températures plus fraîches, les semis réalisés à cette période ont mis parfois 3 semaines à lever. Depuis la mi-décembre, les températures sont supérieures aux normales, ce qui conduit de manière assez uniforme sur l’ensemble de la région à observer des sommes de températures excédentaires depuis le semis. Depuis début mars, de fortes amplitudes thermiques sont observées, allant de 15 à 18°C. Ces écarts, non combinés à des températures négatives, devraient limiter les risques de phytotoxicité suite aux désherbages en cours.
Une avancée à relativiser
Mais, selon la parcelle, l’hydromorphie entraîne systématiquement des retards de stades et, à dates de semis et variétés équivalentes, les parcelles hydromorphes ayant subi de forts excès d’eau sont en retard de 10 à12 jours par rapport aux parcelles saines. Les orges ne présentent pas le même comportement que les blés puisqu’elles sont plus proches d’une année normale, comme en 2002 et 2007. Elles confirment ainsi qu’elles démarrent moins vite que le blé en année précoce.