Un attelage express pour l’épandeur

Grâce à l’interface d’attelage automatique de Siwi Maskiner, la Cuma Minez Du a revu toute son organisation d’épandage. Résultat : un gain de temps considérable, moins de déplacements et un seul chauffeur capable de gérer un chantier complet.

chantier d'épandage de fumier - Illustration Un attelage express pour l’épandeur
Une fois l'épandeur détellé, le chauffeur peut remplir la caisse avec le même tracteur. | © Thibaut Berthou

À Glomel (22), la Cuma Minez Du réalise de nombreux chantiers d’épandage de fumier. Historiquement, le salarié se rendait chez l’agriculteur avec le tracteur et l’épandeur, puis devait retourner à la Cuma pour aller chercher le télescopique et l’emmener sur la parcelle. « Soit l’adhérent ramenait le chauffeur, soit un autre salarié faisait l’aller-retour en voiture », raconte Sébastien Bellec, trésorier de la Cuma. « J’ai calculé que pour une heure d’épandage, il fallait ajouter 47 minutes non facturées consacrées au transport et à la manutention. »

Un an d’utilisation

En fouillant sur Internet, Sébastien Bellec découvre l’interface de l’entreprise danoise Siwi Maskiner, composée de deux modules : l’un monté sur l’épandeur, l’autre installé sur le relevage arrière du tracteur. Ce système permet au chauffeur d’atteler et de dételer rapidement son outil sans sortir de la cabine. L’interface est achetée en 2024, en même temps que trois nouveaux tracteurs. Désormais, une seule machine est destinée à l’épandage : un Deutz 7250 de 250 cv muni d’un chargeur d’une capacité de 2 tonnes. « Il nous fallait un tracteur lourd, capable de faire contrepoids lors de la manipulation du fumier », précise Sébastien Bellec.

Gros plan sur une interface Siwi
Le coût de l’interface est de 25 000 €.

Une personne par chantier

Riwan Jugant, salarié de la Cuma, réalise aujourd’hui quasiment tous les chantiers d’épandage, seul. Une fois sur la parcelle, il détèle l’épandeur et remplit la caisse avec le chargeur.

Grâce à une large plaque, le module fixé sur l’épandeur sert de béquille et stabilise l’ensemble lorsque le tracteur n’y est plus attelé. Une fois le chargement terminé, il rattelle l’outil et commence l’épandage. « Je ne descends presque pas du tracteur de la journée. Cela évite les glissades sur le marchepied et les manipulations du cardan. De plus, l’intérieur du tracteur reste propre. L’attelage prend moins de 30 secondes, il n’y a plus du tout de temps mort sur les chantiers. »

L’attelage prend moins de 30 secondes

Le tracteur se révèle également plus adapté que le télescopique sur terrains gras, notamment en bordure de fumière, et le remplissage de la caisse de 18 m³ se fait désormais à hauteur d’œil. « Avant, avec le télesco, dont la cabine est plus basse, j’avais souvent mal au cou en fin de journée », ajoute Riwan Jugant.

Une question d’habitude

« La manipulation de l’interface demande un certain apprentissage et de la précision », souligne Franck Loyer, chauffeur de la Cuma. « On ne peut pas mettre n’importe qui dessus. »

L’opération nécessite en effet un alignement rigoureux entre le tracteur et l’épandeur, sur une surface la plus plane possible, d’autant que l’épandeur de la Cuma n’est pas équipé de freins pneumatiques.

Riwan Jugant estime avoir pleinement maîtrisé le système après cinq ou six épandeurs.

Alexis Jamet

Repères : Attelage en moins de 30 secondes ; 1 personne par chantier ; Investissement : 25 000 €.

Brancher depuis la cabine

Au moment d’atteler, Riwan Jugant emboîte les deux interfaces en relevant les bras inférieurs, puis connecte la prise de force et les distributeurs hydrauliques, sans quitter son siège. « Un boîtier en cabine permet d’effectuer la connexion et de vérifier que tout est verrouillé grâce à des vérins hydrauliques intégrés à l’interface. Des diodes m’indiquent que l’attelage est sécurisé. » Une caméra a été installée à l’arrière du tracteur pour faciliter ces opérations.

Nouvelle organisation

Depuis l’achat de l’interface, un changement dans l’organisation des adhérents a été nécessaire. « Maintenant, ils sortent beaucoup plus volontiers leur fumier dans les parcelles », lance Riwan Jugant. « Cela nous permet d’être beaucoup plus efficients sur les chantiers. » Avant, il n’était pas rare que les salariés doivent aller chercher le fumier dans la fumière avec le télescopique.


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