Dossier technique

L’ancien site de pondeuse devient laitier

Gaec Linglaz Izella - Dirinon (29) - Les 96 vaches à la traite sont logées dans un ancien stockage de fiente de poules pondeuses. La coque, en très bon état et très adaptée, a été conservée.

Des personnes devant un troupeau de vaches dans un bâtiment agricole - Illustration L’ancien site de pondeuse devient laitier
De gauche à droite : Nicolas Madec et Arnaud Hoëllard, dans l'ancien bâtiment de stockage de fiente. | © Paysan Breton – F. Paranthoën

À première vue, le bâtiment laitier du Gaec Linglaz Izella ressemble à beaucoup d’exploitations bretonnes. Pourtant, il s’agit ici d’un ancien hangar de stockage de fientes de poules pondeuses, « il y en avait 130 000 ». Acheté en 2020 à un mandataire judiciaire à la suite d’une liquidation, Arnaud Hoëllard et Nicolas Madec ont complètement aménagé ce site de Dirinon (29) pour accueillir une centaine de vaches. Démarré en janvier dernier, la mise en route des 2 robots de traite de chez GEA a été réalisée début octobre : le troupeau a fait le voyage depuis l’ancienne exploitation, située à Lopérhet (29).

« Rien n’a été changé dans la structure du bâtiment. Le convoyeur qui amenait les fientes a été démonté. Nous sommes partis en conservant la coque, en créant des ouvertures (portes brise-vent), en équipant en eau et en électricité ». Long de 70 m, cet ancien stockage de fiente couvre 1 400 m2, auquel il faut rajouter un auvent extérieur présent sur toute la longueur, dans lequel sont installées des niches pour les veaux mâles. Les murs sont en béton banché, ils supportent une charpente métallique.

1 400 m2 réaménagés pour les vaches laitières

L’essentiel des travaux d’aménagement ont concerné la toiture, avec la mise en place de translucides, le montage de cornadis, la pose de tubulaire, avec 109 logettes, la création d’une aire paillée près du robot pour les fraîches vêlées et les vaches en demande de soins. Au niveau maçonnerie, le couloir d’alimentation a été réhaussé de 10 cm. « Les plans ont changé : la laiterie et le local technique étaient prévus en bout de bâtiment. Mais il mangeait alors de l’espace dans l’aire paillée ». Comme solution, les éleveurs ont choisi d’aménager un local dans l’auvent pour le tank à lait et les diverses pompes du robot de traite.

Isolé du froid et du chaud

Dans cette ancienne ferme avicole devenue laitière, un autre bâtiment a trouvé une seconde vie : un ancien poulailler abrite désormais les génisses et les veaux femelles, et prochainement les vaches taries. « La préfosse de 1 m a été remblayée, comblée par des cailloux disponibles après des travaux de terrassement. Les animaux n’ont pas froid l’hiver, pas trop chaud l’été ». Ouvert sur sa longueur, cet ancien poulailler est bien ventilé. L’isolant en toiture a été laissé en place. Des cases collectives ont été montées, les jeunes femelles démarrent leur croissance en case individuelle en fond de bâtiment. Elles sont ensuite élevées collectivement.

Pour éclairer cet espace plutôt sombre, des cloches à led ont été installées ; elles jouent très bien leur rôle en apportant leur lumière. Même si la charpente est basse, « nous arrivons à passer avec la mélangeuse », note Nicolas Madec, qui apprécie cet espace « qui finalement est très modulable ». Pour ne pas fragiliser la structure et ne pas désolidariser le sol des murs, la dalle béton originelle a été conservée sur les deux longueurs, sur une largeur d’environ 2 m. Ces deux bandes servent d’un côté de stockage, de l’autre de passage pour transférer les animaux d’une case à une autre.

Des robots appréciés

Sur l’ancienne ferme, « il nous fallait 5 h par jour pour traire, nous étions toujours sous pression, surtout au moment des travaux des champs ». Le déménagement et la mise en place des robots a donc été un soulagement. Les associés ont choisi les machines GEA pour la fosse d’accès à la mamelle, mais surtout pour « le gobelet qui nettoie, tire les premiers jets, trait et applique le produit de trempage. Sur des vaches difficiles à brancher, c’est plus simple, le robot ne joue pas avec la mamelle », autrement dit, un seul branchement suffit pour toutes les opérations. Compacts, « les 2 stalles tiennent dans une longueur totale de 10,50 m pour une profondeur de 3,70 m, porte de tri intégrée », mesure Frédéric Cann, technico-commercial pour GEA Dairy Center Bretagne. « Le troupeau s’est rapidement habitué aux robots. Elles ont vite pris leurs marques. Sur l’autre site, nous avions un Dac, ce qui a pu aider », précisent les éleveurs. Au niveau des investissements, le fait de réaménager une coque déjà existante aura permis « d’économiser entre 150 et 200 000 € », concluent les Finistériens.

Fanch Paranthoën


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