Le tassement peut impacter l’enracinement des cultures et par conséquent l’absorption d’eau et de nutriments. Les cultures de printemps sont plus sensibles que les cultures d’hiver, néanmoins en cas de tassement sévère, les céréales peuvent aussi être impactées. Les orges sont notamment plus sensibles à un défaut de structure de sol que les blés. Courant d’hiver, cela peut augmenter le risque d’hydromorphie et d’asphyxie racinaire avec une moins bonne infiltration de l’eau. Au printemps, si des conditions sèches arrivent rapidement dans la campagne, le stress hydrique peut être amplifié par une moins bonne exploration racinaire et disponibilité de l’eau.
Historique de la parcelle
La première étape du diagnostic est de se demander s’il y a eu des opérations à risque de tassement : opérations avec des machines lourdes (récolte maïs, récolte légume, épandage fumier-lisier-digestat…) ; opérations avec un sol trop humide (les passages de roues ont marqué, il n’y a pas eu l’émiettement attendu par un travail du sol, lissage probable…) ; végétation qui pousse moins bien sans autre raison apparente ; eau qui a du mal à s’infiltrer en dehors des mouillères connues habituellement. Ces éléments doivent alerter, même si l’opération en cause date de plusieurs années, s’il n’y a pas eu de restructuration depuis.
La sévérité du tassement définie par la porosité
La sévérité du tassement va être définie par l’observation de la porosité. Il faut regarder si la structure globale semble compacte, avec peu de fissures, ou si au contraire elle est ouverte, avec des mottes qui se défont facilement sous la pression du couteau ou de la main. Ensuite on regarde l’état interne des mottes, en observant si elles sont granuleuses, ouvertes, faciles à casser ou au contraire si les mottes se cassent difficilement, que les bords sont droits, anguleux.
L’observation des racines et des galeries de vers de terre enrichit le diagnostic : les mottes peuvent sembler tassées, mais si le tassement n’est pas trop sévère, les racines et les vers de terre peuvent tout de même passer (probablement avec plus de peine…).
Arvalis
Mieux vaut ne pas intervenir que d’intervenir dans de mauvaises conditions
La restructuration mécanique n’est bénéfique que si elle est réalisée dans de bonnes conditions d’humidité de sol, sinon on risque d’amplifier le problème. Le sol doit être friable. Si le sol est trop sec, le risque est de créer des gros blocs qui restent tassés, et qu’on retrouvera malgré la fissuration globale, les racines seront concentrées dans les grosses fissures mais ne parviendront pas à explorer l’intérieur des blocs. Si le sol est trop humide, les outils risquent de créer des lissages type semelle de labour en profondeur et les passages de roue vont marquer en surface.Actuellement, les conditions d’humidité de sol sont idéales pour intervenir en bonnes conditions, si une restructuration est nécessaire. Vigilance au retour des pluies dans les semaines à venir pour ne pas intervenir si les conditions se dégradent.