Alors que la FNPL insiste sur la souveraineté alimentaire, elle pointe aussi les choix industriels et politiques qui fragilisent la filière. « Nous produisons 23 milliards de litres, mais nos industriels privés ont investi dans des usines à l’étranger capables d’en transformer 25 milliards. À l’inverse, les Allemands transforment l’intégralité de leur production sur leur sol », déplore le syndicat. Rapport de 1 à 3 La dépendance en matière grasse illustre ces contradictions. La France accuse un déficit de 300 000 tonnes de crème. Pourtant, les producteurs ne voient pas la couleur de cette valorisation : « En moyenne, nous sommes payés 2 500 € la tonne de matière grasse, alors que le marché atteignait encore 7 500 € il y a quelques semaines et se situe aujourd’hui autour de 5 000 € », déplore la FNPL. « Quand un beurre arbore fièrement le drapeau tricolore mais qu’il est fabriqué avec de la matière importée, le consommateur est trompé et l’éleveur lésé », tonne l’organisation. Les inquiétudes portent aussi sur l’international. Les mesures de rétorsion commerciales venues de Chine pourraient frapper le lait après le porc et les vins. « Ce sont toujours les paysans qui paient », résume le syndicat. Même désarroi face à la renationalisation de la Pac, perçue comme une source de distorsions entre producteurs européens. Enfin, la FNPL rappelle son soutien à la FDSEA de la Mayenne, condamnée à verser 200 000 € à Lactalis après des actions syndicales. « On a voulu museler la voix des éleveurs. Mais nous ne nous tairons pas », promet l’organisation, appelant à la solidarité de toute la profession. Didier Le Du…
Europe, industrie, solidarité : Le lait, enjeu bien au-delà des fermes
