Egalim à l’épreuve

Les industriels du lait et les grandes marques alertent sur le contournement croissant de la loi Egalim via les centrales d’achat basées à l’étranger.

Des affichettes de promotions sur les produits laitiers collées sur la porte d'un réfrigérateur de grande surface - Illustration Egalim à l’épreuve
En rayon, la valeur du lait français se joue désormais aussi à Bruxelles, où se décident les règles encadrant les centrales d’achat. | © Henry Saint John - stock.adobe.com

La pression monte à l’approche du 1er décembre, date d’ouverture officielle des négociations commerciales. « Nous assistons à un développement exponentiel des centrales européennes, et donc à un contournement massif de la loi Egalim », s’inquiète François-Xavier Huard, président de la Fnil (industriels laitiers). Selon lui, près de 65 % des volumes de lait négociés par les distributeurs français le seraient désormais à l’échelle européenne, contre 50 % un an plus tôt. Si la tendance se poursuit, « c’est la totalité des 6 milliards de litres destinés au marché français qui échapperont à la loi Egalim ». Une guerre des prix relancée Même constat du côté de l’Ilec, qui représente les grandes marques. Son directeur général, Nicolas Facon, déplore une explosion du nombre de centrales d’achat européennes, renforçant le déséquilibre entre fournisseurs et distributeurs. Les deux organisations réclament des garde-fous : la Fnil propose que les produits composés majoritairement de matières premières agricoles françaises ne puissent être négociés hors de France, et appelle la DGCCRF à intensifier ses contrôles. L’Ilec plaide, lui, pour un élargissement de la directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales afin qu’elle s’applique à toutes les tailles d’entreprises et prenne en compte ces centrales. Le lait français pris dans le jeu des centrales Les discussions s’annoncent tendues dans un contexte de guerre des prix ravivée. « Les demandes de renégociation se généralisent », constate Nicolas Facon. Le retour de Lidl à une stratégie de discounter pur accentue la pression sur tout le secteur. Résultat des entreprises en baisse Or les industriels du lait arrivent affaiblis à la table des négociations. Selon une étude de la Banque de France, le taux de résultat net des entreprises de la transformation laitière est tombé à 1,1 % en 2024, contre 3 % en moyenne pour l’ensemble des industries agroalimentaires….

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