Mickaël Rio a repris, en 2021, la ferme de ses parents. « Produire de manière intensive n’était pas possible », indiquait le producteur de lait bio, lors de l’assemblée générale de Cap 2000, à Vannes. Avec 60 % de ses 80 hectares dans la zone des 500 mètres d’une zone conchylicole, avec une qualité de terres très moyenne et une loi littorale qui fige les bâtiments, le choix d’un système herbager s’est imposé. « Sans possibilité d’épandre des fumiers près de la rivière, je ne voulais pas faire de maïs et de céréales. L’adaptation à un système extensif était possible, je me suis donc installé en 2021 ». Actuellement, le Gaec produit 200 000 litres de lait, avec une cinquantaine de vaches qui pâturent 300 jours dans l’année. La monotraite est la règle.L’accès au logement a été difficile. « J’ai commencé à chercher 4 ans avant mon installation et je viens seulement de trouver. Dans ce secteur, les logements sont chers ; la pression économique sur une ferme exclut les jeunes agriculteurs du marché immobilier. Depuis 2021, j’ai déménagé quatre fois ». L’éleveur a pris contact avec la mairie et avec la préfecture pour pouvoir construire en dérogeant à la loi littorale, sans succès. Il déplore un manque de respect de ses concitoyens : « Nous sommes contraints par des obligations réglementaires, comme celles concernant les sentiers du littoral. Mais nous devons supporter les incivilités : mégots, plastiques, canettes, papier de toilette, voitures garées dans les entrées de champ… ».Il cultive la dernière ferme de cette zone littorale, « là où il y en avait vingt du temps des grands-parents ».Bernard Laurent…

---