Gilles et Marilyne Martin sont installés sur une SAU de 109 ha dans le Sud-Ouest de la Sarthe, en système bovin allaitant naisseur-engraisseur (60 vêlages par an) avec à côté un bâtiment de poules pondeuses « Loué ». Les prairies occupent 81 ha de la SAU – dont 76 ha permanentes –, avec à côté 28 ha de blé, orge et colza. Une partie des mâles sont engraissés en JB et en bœufs, l’exploitation comptant plus de 100 UGB au total. Le renouvellement est de 35 %.
Une ration plus économe
Les éleveurs ont fait le choix de la race rouge des prés, des animaux volumineux avec de grandes longueurs de corps et de bassin. Actuellement, la productivité atteint en moyenne 315 kg de viande vive/UGB. « Sur la dernière campagne, les vaches finies ont donné 475 kg de poids de carcasse en moyenne (à 4,5 ans), les JB, 430 kg (à 19 mois), et les bœufs, 600 kg (à 39 mois) », ont détaillé les éleveurs lors d’une porte ouverte Innov’Action, le 26 juin sur leur ferme à Juigné-sur-Sarthe (72).
Moins d’aliment acheté
Conduisant un troupeau en race pure en croisière, ils entendent aujourd’hui réduire leur coût de production. Plusieurs pistes ont été détaillées lors de la porte ouverte. « Sur le dernier exercice, 11 vaches allaitantes de 5 ans ont été vendues en maigre à 700 kg. L’objectif serait de finir 20 vaches et 8 bœufs par an avec une ration économe (5 bœufs engraissés l’an passé) », ont proposé les conseillers viande de la Chambre d’agriculture.
Ils ont chiffré la comparaison de deux types de finition sur 100 jours : 6 kg MS de foin et 12 kg d’aliment pour la ration actuelle ; 8 kg MS d’ensilage d’herbe, 3 kg MS de foin, 5 kg de triticale et 1 kg d’aliment pour une ration plus économe. Alors que la première ration offre une marge sur coût de finition de 200 €/vache, la 2e atteint 440 €. « Il faut par contre prévoir 14 t de triticale pour la finition des 28 animaux, soit 3 ha. Au global, en prenant en compte l’évolution des charges et produits, le gain est de 8 400 €. »
Réduction des cultures de vente
Des gains ont aussi été envisagés sur la réduction des cultures de vente. « Il faudrait alors acheter 30 t de paille. Et des produits en moins sont attendus sur les ventes de colza et céréales. Mais les économies d’intrants et de délégation des travaux sur les cultures permettraient une nouvelle plus-value de 11 200 €. »
Agnès Cussonneau
Des atouts pour une transmission
L’exploitation dispose de nombreux atouts : 70 ha groupés autour du siège, une situation économique et financière à l’équilibre, des charges de travail adaptées… Une transmission pourrait être envisagée : Raphaëlle, la fille de Gilles et Marilyne Martin, est intéressée par le métier alors que son père va commencer à préparer son départ.