Florian Morel a été sept ans salarié à mi-temps sur la ferme de sa cédante. Il a repris les rênes en 2019. « Cela s’est fait naturellement. » À l’installation, il a opté pour une conversion en bio, « passant d’un système breton classique avec un tiers d’herbe, un tiers de maïs et un tiers de céréales à une conduite herbagère ». Aujourd’hui, la SAU de 71 ha compte 66 ha de prairies et 5 ha de maïs. Les 55 vaches produisent 270 000 L de lait livrés. Quelques bœufs sont aussi élevés.
Des haies et des oiseaux
Florian Morel a rapidement recréé du bocage. Une parcelle accessible de 13 ha a été découpée en six paddocks en plantant 2 km de haies en trois ans. Au total, 4 km de linéaires ont été implantés. « Je voulais protéger ces terrains séchants exposés sud et aux vents d’ouest. » Les essences ont été choisies selon la localisation. De l’acacia sur les buttes par exemple. De l’aulne, du hêtre ou du frêne (« les feuilles riches en protéines pourraient servir de fourrage un été de sécheresse ») dans les sols plus profonds et frais. Ces choix ont un impact sur la biodiversité sauvage. « J’observe des passages de chauves-souris le long des haies, le retour des oiseaux qui se réapproprient l’espace. » Un abri à chauves-souris a été installé au-dessus de la fumière où il y a des mouches. Une chouette s’est installée dans le hangar. « Une espèce qui chasse les mulots dans les prairies. »
Maïs population
Florian Morel cultive aussi la biodiversité domestique. Son cheptel rassemble Holstein, Normande, Pie Rouge, Montbéliarde, Simmental, Jersiaise, Froment et des croisées. « Chacune a son intérêt : lait, taux, viande à la réforme… » Une association d’espèces (trois RGA, des trèfles blancs, un peu de fétuque, de trèfle violet, de lotier et de plantain) est implantée pour les prairies : « Cette diversité offre un menu varié aux vaches et limite les maladies. Les variétés les mieux adaptées durent. » Sur 25 ha de fauche, cinq concernent de la luzerne semée au printemps et associée à du RGA et trèfle violet.
Association d’espèces dans les prairies
Depuis 2021, l’éleveur mise sur le maïs population. « Pas un épi n’est semblable à l’autre. Je sélectionne ma propre semence : les plus beaux épis et les plus précoces car le maïs population est plus tardif et en bio, nous semons souvent les derniers », explique celui qui participe au groupe « Maïs population » animé par la Chambre d’agriculture. « Derrière une vieille prairie, je peux récolter jusqu’à14 t MS par hectare. Mais en bio, en fonction de la réussite du désherbage notamment, les rendements sont parfois beaucoup plus faibles. »
Toma Dagorn
Porte ouverte
Mardi 16 septembre (14 h – 17 h), le Gab propose « concilier biodiversité domestique et sauvage sur une ferme laitière » autour d’ateliers : faune du bâti (chauve-souris…) avec l’association Cawa, maïs population avec la Chambre d’agriculture, la ferme, son sytème et ses résultats (1,8 UTH, entraide le week-end avec un voisin, 1,01 UGB par hectare de SFP, 35 €/1000 L de lait de coût alimentaire, 411 € / 1000 L de marge brute lait, 68 800 € d’EBE, MAEC Bocage…).EARL Ker Morel, La Ville Moisan à Plémet. Inscription : 02 96 74 75 65