La RSE, ou Responsabilité sociétale des entreprises, est une démarche volontaire visant à intégrer les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans les activités et les décisions d’une entreprise. Ciblant à ce jour les grandes entreprises, l’Union européenne les oblige à établir un reporting extra-financier, portant sur ces 3 attentes.
Les agriculteurs ont déjà engagé un grand nombre d’actions concrètes
Une réponse structurée aux enjeux actuels
Dans le monde agricole, la RSE peut s’inscrire dans une démarche qui associe l’ensemble des parties prenantes de la chaîne de production alimentaire. Il s’agit avant tout d’une stratégie globale, qui doit répondre aux défis écologiques, sociétaux et économiques du monde agricole. Pour les exploitations agricoles, s’engager dans la RSE représente donc une opportunité de bâtir un avenir plus résilient et durable. Aujourd’hui, les exploitations font face à des défis majeurs, qu’ils soient économiques (hausse des charges, volatilité des prix, gestion des intrants), sociaux (manque de main-d’œuvre qualifiée, difficulté de transmission des exploitations) ou environnementaux (adaptation au changement climatique, gestion durable des ressources naturelles). Même dans un monde mouvant, avec des forces géopolitiques et mondiales sur lesquelles on a peu de prise, la RSE doit apporter un cadre structurant pour aborder ces enjeux de manière cohérente, avec des objectifs à court, moyen et long terme. Il ne s’agit pas seulement d’une démarche éthique, mais d’un véritable levier de performance globale. Même si à première vue, il s’agit d’un nouveau dossier administratif. Un de plus…
Des piliers techniques à mettre en œuvre
Cette démarche s’appuie sur plusieurs axes techniques :
• Diagnostic de durabilité : analyse des pratiques agricoles selon des indicateurs environnementaux, sociaux et économiques…
• Réduction de l’impact environnemental : optimisation des intrants (engrais, phytosanitaires), recours à des énergies renouvelables, gestion des ressources en eau, gestion des déchets…
• Bien-être animal et conditions de travail : amélioration des conditions sur l’exploitation, sécurité et qualité de vie au travail…
• Ancrage territorial : participation à la vie locale, création de valeur sur le territoire, circuits courts.
• Gouvernance et stratégie : implication des parties prenantes, planification à long terme, transparence des pratiques…
Souvent, la démarche est impulsée par les acheteurs ou les filières. La RSE, qui n’est rien de plus que du reporting, c’est-à-dire d’inscrire noir sur blanc ce que l’on fait, vient structurer les efforts entrepris, donner de la lisibilité et ne sera utile que si on l’inscrit dans une logique d’amélioration continue.
Mais on ne part pas de zéro, loin de là. La RSE on l’applique déjà au quotidien dans les fermes, et bien souvent sans passer par la case papier ! Les agriculteurs ont déjà engagé un grand nombre d’actions concrètes dans le cadre de démarches de progrès (HVE, agriculture biologique, charte de bonnes pratiques, techniques d’élevage, gestion de troupeau, production d’énergie, recyclage, accueil des salariés, implication dans le territoire, etc.). Les actions sont multiples et variées : les arguments sont prêts, reste juste à les relever le jour où les acheteurs les demanderont.
Carole David
Et demain ?
Tous les secteurs s’approprient aujourd’hui la RSE à travers des plans stratégiques ambitieux. Le monde agricole ne doit pas rester en marge. Bien au contraire, il a toute sa place dans cette dynamique. La question clé est donc : quelle est votre vision pour votre exploitation dans 5, 10 ou 15 ans ?