Noëlle et Millian Kersaudy transforment la totalité du lait de brebis produit sur leur ferme nommée Ty Mout’, à Scrignac, car « il n’y a pas de collecte de lait dans le Finistère. Les mises bas ont lieu en janvier, le lait s’arrête en fin août », ont expliqué les éleveurs lors d’une visite organisée par la Confédération paysanne du Finistère. Si l’objectif premier était de monter à un troupeau de 100 mères, « nous sommes restés à 85 ». Noëlle s’est installée en 2019, sur 40 ha de terre appartenant à ses grands-parents ; son époux l’a rejoint en 2021.
20 femelles sont gardées tous les ans pour le renouvellement du troupeau. Ces jeunes animaux « sont élevés sous leur mère, elles sont sevrées à l’âge de 1 mois et demi ». Selon le cahier des charges de l’agriculture biologique, le sevrage doit intervenir au minimum à l’âge de 45 jours, pour un poids de l’animal de 17 kg. Ce poids « est ici largement atteint avant 1 mois et demi ». Aussi, les éleveurs font remarquer que les mères « perdent en lait si on retire les agneaux à la naissance. Le fait de les avoir sous la mère les stimule ».
Deux chiens et des fils
20 000 litres de lait sont transformés par an en yaourt, en tomme lactique ou encore en fromage blanc. Ces produits sont entre autres écoulés sur les marchés de Huelgoat, Scrignac, Morlaix et Plouigneau. Le petit lait entre dans l’alimentation de 5 cochons.
En ce qui concerne la gestion de la pousse de l’herbe, « nous travaillons au fil avant, avancé en fonction de la configuration de la parcelle », explique l’éleveuse, devant un paddock composé de ray-grass hybride et de trèfle violet. Dans ces paddocks, le troupeau est gardé par un chien de protection. Sur la ferme, « nous n’avons jamais eu d’attaques de loup, c’est peut-être le fait d’avoir mis des moyens en face », analysent-ils. Deux chiens font partie des moyens déployés, tout comme des clôtures à 4 fils, dont le premier est « à 20 cm du sol. Il faut en revanche aimer faire de la débroussailleuse », ironise Noëlle Kersaudy.
Fanch Paranthoën