Dossier technique

Le sorgho en soudure estivale

Dans le cadre du projet Cap protéines, le sorgho multi-coupe est testé à la station Cirbeef de Mauron (56). Entre deux prairies, il présente beaucoup d’avantages.

Bovins dans du sorgho fourrager - Illustration Le sorgho  en soudure estivale
Les jeunes bovins dans le sorgho multi-coupes variété Piper, à Mauron (56), l’été dernier.

« Le sorgho a montré sa capacité à résister à des années sèches », indique Patrice Pierre, de l’Idele. « Il faut simplement le semer assez tôt pour que le sol soit encore humide au moment de son implantation. Dans le cas contraire, il ne peut pas exprimer tout son potentiel. » À Mauron (56), où il fait l’objet d’essais depuis quatre ans, le semis a été avancé à fin mai. Le sorgho, de variété Piper (25 kg/ha), est semé après une vieille prairie, détruite en mai, qui sera réimplantée à l’automne. « L’objectif est d’avoir du stock fourrager pendant l’été, et de faire deux ou trois cycles de pâturage. Il permet de préserver le potentiel des pâtures existantes qui, sans le sorgho, seraient peut-être surexploitées. Il permet d’économiser les stocks réalisés au printemps. Du point de vue agronomique, il permet d’utiliser l’azote relâché par la vieille prairie ».

Pâturage tournant

La plante présente une certaine toxicité quand elle est jeune (présence de dhurrine), « qui se dilue avec l’augmentation de la biomasse. Il faut attendre une hauteur de 60 cm minimum avant de faire entrer les animaux sur la parcelle. Si l’herbe n’est pas trop mouillée, il n’y a pas de gaspillage au pâturage. Dans le cas contraire, il y a des refus en raison des souillures ».

Taux de consommation de 92 %

En 2024, le taux de consommation était de 92 %, à relier à la bonne valeur énergétique des tiges. « L’an dernier, nous avons fait deux cycles de pâturage, mais nous aurions pu en faire trois ». Le sorgho a été implanté sur 4 paddocks de 50 ares pour le pâturage estival de 50 génisses (pâturage tournant rationné). « Il faut scalper la végétation sous les fils ». Patrice Pierre est convaincu que le sorgho multi-coupe peut trouver sa place, notamment dans le cadre du changement climatique. « La toxicité pourra être atténuée par la sélection variétale ». Au niveau zootechnique, la plante est adaptée aux animaux à besoins modérés, comme les génisses ou les vaches taries. Cette année, un semis de prairie sera effectué sous couvert de sorgho, avec pour objectif de ne faire qu’une seule préparation de sol pour deux cultures.

Bernard Laurent

Biomasse disponible importante en entrée de paddock

Les rendements se situent entre 2 et 4,5 tonnes de matière sèche au premier pâturage (selon les paddocks) et descendent aux environs d’une tonne en deuxième coupe. La valeur évolue en fonction du stade : à 75 cm de hauteur de végétation, la valeur se situe entre 0,9 et 1 UFV/ kg de MS ; à 107 cm, elle descend à 0,85 UFV.


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