Les producteurs de thé s’organisent

Pour s'assurer du meilleur itinéraire technique pour la culture, la récolte, la transformation et les débouchés, Armor de thé regroupe une dizaine de producteurs bretons.

Alain Schlesser avec un plant de thé - Illustration Les producteurs de thé s’organisent
Alain Schlesser a présenté ses cultures lors de la première assemblée générale de l'association. | © Fanch Paranthoën - Paysan Breton

Pour cultiver du thé, « il ne faut pas aller dans tous les sens, et savoir raison garder », prévient Alain Schlesser. Ce producteur installé à Cast (29) est aussi président de « Armor de thé », jeune association née au début de l’année 2024. L’objectif de cette structure qui comprend une dizaine de membres et autant de fermes est de partager les expériences de culture et de « commercialiser sous la marque Armor de thé, marque déposée à l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle) », note le président.

Des appuis techniques

Si ces plantes de la famille des camélias se plaisent en Bretagne, c’est sans doute grâce à notre climat. Les thés « n’aiment pas le gel ni les températures au-delà de 30 °C », précise Alain Schlesser. Aussi, ce végétal a besoin de sols acides et drainants, de l’humidité atmosphérique, d’ombre.

L’objectif est d’éviter les erreurs techniques

Christèle Burel, en charge des filières biologiques pour la Chambre d’agriculture, suit de près le développement de cette activité. « Le retour sur investissement est long. L’objectif de l’association est d’éviter les erreurs d’implantation, avec par exemple de mauvais écartements ». Chaque plant peut être gardé en terre pendant plusieurs décennies, mais les premières ventes de thé sont possibles seulement au bout de 5 ans après la plantation. « Un plant coûte 2 € pièce. Un hectare comprend 7 000 à 10 000 plants », chiffre Aude Daniel, secrétaire d’Armor de thé.

Sur ses terres finistériennes, le président de l’association multiplie les essais. Que ce soit par des variétés issues de graine ou de bouture, il teste les itinéraires techniques les plus adaptés. Concernant la couverture de la parcelle, le producteur compare les effets de films de paillage, de BRF ou plus simplement de sols nus. Le thé demande peu d’intrants, le principal ravageur est le chevreuil, c’est pourquoi les jeunes plantations doivent être protégées. « Même si toutes les cultures ne sont pas en bio, nous demandons de respecter certains engagements envers la culture ». Aussi, il n’évite pas le sujet des débouchés, et compare le thé « à la filière vin de Bretagne » sur le sujet marketing. Beaucoup de choses sont encore à peaufiner, comme le suivi de la culture, la récolte ou encore la transformation. La marque de thé breton espère se faire une place au soleil, avec de nouveaux producteurs « qui adhèrent à notre groupement et à notre façon de penser », conclut-il.

Fanch Paranthoën

Sitôt cueilli, sitôt transformé

Quatre à six récoltes sont réalisées par an sur les petits arbustes. « C’est une marchandise fragile : si on cueille le lundi matin, il faut le transformer pour le soir ». Cette transformation passe par plusieurs phases, comme le flétrissement, la dessication, la fermentation, l’oxydation ou la maturation. Chacune de ces opérations, si elle sont courtes ou longues, changeront la saveur du produit fini.


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