Aujourd’hui, les boiteries sont devenues la pathologie numéro 1 dans de nombreux élevages en France, rappelle Pieter Geboers, praticien dans la Meuse et les Ardennes et vétérinaire formateur des pédicures pour bovins au CFPPA du Rheu (35). Parce qu’elles ont un impact zootechnique important (douleur, diminution de la mobilité et du passage au robot, baisse de l’ingestion et de la note d’état, moindre expression des chaleurs…), elles ont un impact économique évident. Une vache qui boite même peu, c’est déjà des euros qui s’envolent, ne cessent de répéter les spécialistes. « Une boiterie doit être considérée comme un urgence. » Mais pour prendre en charge très tôt, encore faut-il savoir reconnaître les tout premiers signes et indicateurs de l’installation d’une boiterie ou du développement d’une lésion. Face à un problème de santé de spieds dans son élevage, se former devient crucial. Se former à observer les animaux (postures, aplombs…), à lever le pied en sécurité et à utiliser correctement une cage, à pratiquer les bases du parage préventif, à appliquer les premiers soins d’une lésion, à déterminer la gravité d’un problème pour savoir référer et laisser la main à son pédicure ou son vétérinaire au besoin… « Une formation sur la santé des pieds ne se fait pas en un après-midi », termine les experts. « Il faut compter trois jours, espacés si possible pour pratiquer, pour être efficace. »
