« Pas de performance économique sans robustesse écologique »

Élizabeth et Mickaël Lepage ont ouvert les portes de leur ferme pour faire découvrir leur système herbager bio à des scolaires. L’évènement a été organisé par l’Institut de l’élevage.

Agriculteur et salariée de l'idèle dans une prairie avec des vaches Normandes - Illustration « Pas de performance économique  sans robustesse écologique »
Mickaël Lepage et Hélène Chambot. | © Alexis Jamet - Paysan Breton

Élizabeth et Mickaël Lepage se décrivent comme des éleveurs holistiques. Sur leur exploitation située à Changé (53), le principal leitmotiv est de réduire les empreintes émissives en limitant au maximum les intrants. « Nous utilisons par exemple seulement 3 000 L de gasoil à l’année », déclare Mickaël Lepage. Les deux agriculteurs valorisent leur lait en circuit long (75 %) et en circuit court (25 %) avec un magasin à la ferme. L’agroécologie tient également un rôle central dans la ferme avec un linéaire d’environ 20 km de haies sur le parcellaire.

Nous utilisons 3000 litres de gasoil
par an

Un retour de 49 jours

La ferme est orientée vers un système herbager pâturant. Sur les 85 ha de SAU, 80 sont implantés en prairies. Sur les 5 ha restants sont cultivées des céréales autoconsommées. 300 jours par an, les vaches pâturent sur des paddocks de 2 jours menés au fil avant. Le temps de retour sur chaque paddock est d’environ 6 à 7 semaines. « Cette année, nous avons eu 170 jours de pâturage en plat unique », indique l’éleveur. « Nous avons arrêté de distribuer du foin entre le 15 mars et le 15 septembre. Notre coût alimentaire est de 31 €/1 000 L. » Le troupeau est quant à lui composé de 45 Normandes qui produisent 250 000 litres de lait par an.

Les prairies sont implantées avec du ray-grass anglais diploïde, du dactyle, de la fétuque, du lotier, trois types de luzerne et de trèfle blanc. « Je recherche beaucoup de légumineuses car c’est le moteur de la prairie. Cependant, j’ai arrêté le trèfle violet car il stoppe la dormance du rumex. »

Étudier la cohérence des systèmes

Dans le cadre du projet européen Pathways, l’Idèle a comparé les performances économiques, sociales et environnementales de deux groupes d’agriculteurs du Grand Ouest. « Les éleveurs du 1er groupe ont plus de 30 % de maïs dans la surface fourragère principale », lance Hélène Chambot, de l’Idèle. « Le 2e est composé de 10 agriculteurs en système herbager. »

Pour l’élevage de Changé, l’étude a mis en avant un coût alimentaire divisé par 2,5, une transmissibilité facilitée (capital faible et stockage de carbone important). Économiquement, le revenu disponible est similaire pour les deux groupes malgré une production laitière deux fois moins élevée pour le groupe herbager.

Alexis Jamet

Arrêter les aliments fermentés

Élizabeth et Mickaël Lepage ont fait le choix d’investir dans un séchoir en grange en 2014. « Nous avions des soucis métaboliques et notre matériel de distribution était vieillissant », se rappelle Mickaël Lepage. « L’arrêt des aliments fermentés a résolu ces problèmes. De plus, les taux ont augmenté et les frais vétérinaires ont diminué, sûrement grâce à une rumination plus importante des vaches laitières. Avec l’électricité, nos charges opérationnelles ont cependant augmenté. Elles sont de 514 €/ha pour une moyenne du groupe herbager à 295 €/ha. »


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