Christian Salaün passe partout avec son vélo à assistance électrique pour aller voir ses laitières et ses génisses dans les paddocks. « La ferme est vallonnée, utiliser ce vélo a changé ma vie, je l’utilise plus que mon tracteur ou même que ma voiture ». Depuis un peu plus d’un an, 3 000 km ont déjà été effectués en pédalant. « Même si le terrain est boueux, on ne s’enfonce pas. Je peux ainsi faire 7 à 8 km chaque jour ». Grâce aux grands sacs arrière, l’éleveur peut facilement embarquer du matériel, comme une petite tronçonneuse, électrique, forcément !
Du côté des 16 génisses élevées par des nourrices, « elles ont été sevrées autour du 20 août. Après quelques beuglements lors de la séparation, elles sont restées une vingtaine de jours en bâtiment avec du foin et de l’orge, avant de retourner à l’herbe ». Pour une première année de test avec cet élevage des génisses par des nourrices, le Finistérien est tout à fait satisfait. « Elles ne se tètent pas entre elles, je viens les caresser tous les jours pour les apprivoiser. On est au top du bien-être animal ! » Ce petit troupeau dispose d’un paddock par repas, en s’inspirant de la technique du techno-grazing. « Ce lot est très homogène, sans diarrhée ni coccidiose. Ce sont des bêtes robustes qui seront en très bon état pour les inséminations d’avril. Ce sont des animaux précoces car déjà en chaleur à 9 mois ». Ces génisses pâturent les « parcelles peu portantes, car elles sont légères et n’abîment pas le sol ».
Toujours plus de surfaces accessibles
Avec le temps doux de la semaine dernière et les épandages de fumier, « la pousse repart. Il faudra faire pâturer cette herbe avant l’hiver, sous peine d’avoir trop de volume au déprimage l’année prochaine. La production laitière a légèrement baissé (14 kg/VL/j), mais se relance un peu avec cette douceur des températures ».
« Nous avons repris 6 ha situés à 300 m de la stabulation. Cette acquisition a été une opportunité qui ne peut pas se refuser ». Et Christian Salaün de calculer la surface accessible de la ferme depuis son installation : « De 23 ha en 1996, je suis aujourd’hui à 52 ha, par des échanges parcellaires, des achats et des locations ».
Bloc à lécher maison
Pour confectionner ses propres blocs à lécher, le Finistérien « mélange 25 kg de sel type de Guérande, riche en oligo-éléments, 25 kg de minéraux en granulé, 5 kg de magnésie et 3 kg d’argile type bentonite pour lier le tout ». Distribué à volonté toute l’année, ce mélange est sec en 1 à 2 jours. Pour un bon mélange et lors de la confection de ces blocs, « j’introduis petit à petit 8 L d’eau tiède ». Cette mixture est versée dans des bidons coupés dans leur longueur et coûte dans les 5 € à fabriquer.
Fanch Paranthoën
Repères : 1,5 UTH ; 66 vaches laitières et la suite ; Environ 240 000 L de lait vendu ; 16 génisses élevées par les vaches nourrices ; 62 ha de SAU en prairies multi-espèce, 52 ha d’accessibles ; Des blocs à lécher toutes les 3 semaines
Élevage avec mère nourrice
L’élevage des veaux avec nourrices a plusieurs avantages. Sur la ferme d’Arnaud Robin (56), cela permet de simplifier le travail d’astreinte (assuré par différentes personnes), de faciliter l’apprentissage du pâturage, une bonne croissance et un sevrage plus simple sur le plan digestif. Deux des clés de réussite sont de respecter un temps de retour au pâturage pour gérer le parasitisme (minimum 40 jours) et d’être vigilant au moment de l’adoption. Pour réussir l’adoption, bien choisir et connaître la nourrice. Vérifier que le veau tète régulièrement sur les premiers repas : présenter les veaux aux vaches (ici au cornadis), remettre les veaux en case quand les vaches sortent à l’herbe, puis présenter à nouveau les veaux au retour des nourrices. « Le travail d’adoption est délicat : cette phase dure environ une semaine, une fois ce cap passé c’est un bonheur ! »
Zone intermédiaire
Alain Letissier – Plouër-sur-Rance (22)
Il fait doux, l’herbe est abondante, le défi c’est de réussir à aller la chercher. J’ai 200 m de chemins à entretenir pour que les vaches ne rechignent pas trop à aller/revenir des paddocks. La ration est composée pour moitié de pâturage, et moitié de maïs ensilage, avec 1 kg d’aliment pour corriger le maïs. Les vaches, qui sont pour la plupart en fin de lactation, produisent 16 L par jour. Avec le regain de pousse d’herbe cet automne, et de l’herbe riche en trèfle sur des paddocks qui ont été chaulés, les taux sont remontés à 47 de TB et 38 de TP. J’espère poursuivre ainsi jusqu’à mi-novembre, avant de rentrer les vaches à l’étable la nuit.
Cedapa : 02 96 74 75 50
Zone séchante
Yannick Gauvin – Langon (35)
On a ensilé le mercredi 16 octobre (11 ha de maïs). Le rendement estimé est autour de 10 t à environ 31,5 % de MS. On a gardé 10 rangs pour du maïs population. La météo est compliquée, on est content d’avoir pu ensiler car on a beaucoup d’eau en ce moment. Les vaches sont toujours à l’herbe (deux tiers de la ration à l’auge avec apport d’ensilage d’herbe). On laisse le maïs fermenter encore 15 jours avant d’ouvrir le silo. Les vaches se maintiennent en production à 19,5 kg/V/j (TB : 41,5 et TP : 32,5). On observe une baisse de pousse de l’herbe. On a réensemencé de l’herbe sur une surface de 6 ha qui était en céréales et qui devait rester en céréales mais pour cette année on a décidé sécuriser le système en herbe.
Adage : 02.99.77.09.56
Zone intermédiaire
Arnaud Robin – Questembert (56)
Après un petit ralentissement de pousse quand il a fait plus froid, c’est bien reparti. Les troupeaux sont toujours en pâturage jour et nuit. Les VL ont 3 kg d’enrubannage par jour pour 20L/jour. Le choix de ne plus faire de coupe sur les parcelles proches en fin de saison paie. On est confiants sur nos jours d’avance : au moins un mois pour les VL, jusqu’à fin décembre pour les taries… Ce bon fonctionnement nous laisse du temps libre : c’est précieux ! À la fin de ce tour, on passera en bâtiment la nuit probablement : on n’a pas de paille, donc même si on complète avec notre bois déchiqueté, le plus tard on rentre les animaux, le mieux c’est !
CIVAM AD 56 : 06 62 30 56 57