En ligne avec les objectifs

L’automatisation et la robotisation des chaînes de conditionnement se développent. Avec, à la clé, de meilleures conditions de travail pour les opérateurs. Gros plan sur la SCEA Ty Glas, exploitation maraîchère finistérienne.

La nouvelle ligne de conditionnement conçue par AB Process - Illustration En ligne avec les objectifs
La nouvelle ligne de conditionnement conçue par AB Process a permis d’améliorer le confort de travail des opérateurs.

Cela faisait déjà un moment que Rolland, Thierry et Jean-Marie Bizien réfléchissaient à changer l’une des lignes de conditionnement de leur exploitation maraîchère. Et puis la tempête Ciaran est passée par là. « Un bloc de serres ayant été touché, il a fallu revoir la répartition des variétés de tomates cultivées sur l’exploitation. Le changement de ligne s’est alors imposé. La précédente, qui datait de 2012, ne pouvait assurer le débit attendu ».

Une fois la décision prise, les choses ont été rondement menées car il n’était pas question de rater la saison de production. Pour ce nouvel équipement, les producteurs installés à Milizac-Guipronvel ont fait le choix du local et de la fidélité. « Nous travaillons en confiance avec la société landivisienne AB Process depuis des années, précise Rolland, en charge des projets et des ressources humaines au sein de la SCEA Ty Glas qui réunit les trois frères Bizien. Ce sont eux qui avaient déjà réalisé notre ancienne chaîne de conditionnement, ainsi que nos lignes d’évacuation des feuilles de tomates ».

Amélioration du confort de travail

Depuis plus d’un mois, la nouvelle ligne est en fonction. La partie déchargement de chariots de récolte a été conservée et intégrée à l’équipement dernier cri. Les cartons sont acheminés par des convoyeurs devant les opérateurs qui effectuent visuellement un contrôle de la qualité de la production. La pesée automatique permet à ces derniers d’ajuster le poids de la marchandise au niveau souhaité. Puis le robot palettisseur intervient pour superposer les cartons. Un automate place ensuite des cornières de protection aux angles de la palette ainsi constituée avant de cercler le tout.

Les atouts de cet équipement sur-mesure sont multiples. Capable d’assurer un débit de 900 cartons par heure, la chaîne s’adapte aisément aux différents types de cartons et de cagettes bois dans lesquels les tomates sont conditionnées. Et pour les opérateurs, le confort de travail a nettement progressé. « Avant, nous étions équipés d’une cercleuse semi-automatique qu’il fallait positionner à la bonne hauteur. À raison de 5 cerclages par palette et de 40 palettes par matinée, il fallait répéter cette gymnastique quotidienne 200 fois… Là, nous proposons des conditions de travail qui contribuent à fidéliser le personnel. Nous veillons à limiter le port de charges, cela facilite l’adaptation au poste des salariés. Pas besoin d’être un hercule pour travailler sur cette ligne ! » Un critère qui a toute son importance dans un secteur du maraîchage breton qui peine bien souvent à recruter.

Rolland Bizien, associé au sein de la SCEA Ty Glas.
« Chaque année, nous investissons en moyenne 300 000 euros », explique Rolland Bizien, associé avec ses frères Thierry et Jean-Marie 
au sein de la SCEA Ty Glas.

Des investissements réguliers

Grâce à ce volet amélioration des conditions de travail, l’équipement a, d’ailleurs, pu bénéficier des conditions préférentielles d’Alter Agrinovéo, le nouveau prêt RSE diffusé par le CMB et dédié aux transitions sociales et sociétales en agriculture.

Au total, la nouvelle ligne de conditionnement a représenté un montant de quelque 355 000 euros. « Cela correspond grosso modo au montant moyen annuel de nos investissements puisque nous y consacrons chaque année de l’ordre de 300 000 euros », souligne Rolland Bizien. De quoi maintenir un bon niveau de performance sur cette exploitation de 8,2 hectares de serres qui emploie 36 CDI permanents, 28 saisonniers réguliers et expérimentés ainsi que des renforts ponctuels au plus fort de la saison, de mai à fin août. « Actuellement, nous sommes près d’une centaine ! »

Tournée vers l’avenir, la SCEA familiale, qui accueille désormais les représentants de la troisième génération, a plusieurs projets dans ses cartons. « Nous travaillons notamment sur la culture de l’aloe vera pour l’industrie cosmétique, détaille Rolland Bizien. Nous réfléchissons aussi à l’éclairage de nos serres ainsi qu’à la reconversion de l’une de nos installations de cogénération qui va avoir 12 ans ». Ty Glas, une maison bleue qui ne connaît pas le blues !

Jean-Yves Nicolas

Savoir-faire locaux

« Nous avons la satisfaction de voir que nos clients travaillent ensemble, cela correspond bien à l’esprit et à la vocation du centre d’affaires départemental du CMB qui est d’accompagner et de favoriser le développement des acteurs de l’écosystème finistérien », notent Jérôme Guillou et Marielle Perrot. Spécialisée dans les grandes exploitations et les serristes, cette dernière souligne « l’agriculture responsable et de qualité portée par les associés de la SCEA Ty Glas. Ils sont animés par le goût de l’innovation et guidés par une profonde bienveillance, tant dans la gestion de leurs ressources humaines que dans leurs relations avec leurs partenaires. Ils constituent, pour moi, un modèle d’agriculteurs fiables, solides et visionnaires ». Son confrère met, lui, en exergue la large palette d’AB Process qui « équipe les chaînes de production dans l’agroalimentaire mais s’adresse également aux secteurs de la logistique, de la santé… Leurs solutions personnalisées et innovantes permettent d’optimiser la performance des outils de production tout en répondant à des d’enjeux comme la carence de main-d’œuvre, l’amélioration et la sécurisation des conditions de travail ». Avec, au final, une belle illustration de savoir-faire conjugués à la pointe bretonne.


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