17832.hr - Illustration Exiger un soutien à la hauteur des transitions engagées
Dans l'après-midi, 200 personnes étaient massées autour des responsables.

Exiger un soutien à la hauteur des transitions engagées

50 tracteurs et plus de 200 manifestants devant la préfecture de Saint-Brieuc… Sans réponse concrète de la part de l’État, la pression monte concernant la défense des contrats de MAEC et des aides bio.

Mardi 18 octobre, à l’appel de la Confédération paysanne, des réseaux Gab – Frab et Cédapa – Civam, des agriculteurs ont une nouvelle fois fait route sur Saint-Brieuc. Cette fois, pour montrer la « détermination du monde paysan », trois convois de tracteurs, partis en matinée de Guingamp, Hillion et Plaintel, ont réalisé des opérations escargots sur les axes en double-voies. À l’arrivée, une cinquantaine de tracteurs a convergé jusqu’à la place de la préfecture. Sur les grilles, les premiers manifestants ont installé une bâche géante au message explicite : « État hypocrite ! Agriculture paysanne et bio en résistance pour l’environnement ». Des responsables des structures mobilisées ont été reçus par Stéphane Rouvé, préfet des Côtes d’Armor. « Depuis des mois, nous enchaînons les réunions, les rencontres, mais ne récoltons que l’inaction de l’État. Sur le terrain, il y a beaucoup de colère, parfois de la résignation. Aujourd’hui, l’Administration a bien senti que notre crispation était encore montée d’un cran… », expliquait Yann Chéritel, président du Gab d’Armor, à la sortie. « Même si nos systèmes à bas coût de production sont moins dépendants aux intrants, au moment où le marché n’est pas au rendez-vous, c’est insupportable de voir l’État changer les règles en cours de partie en révisant les aides à la baisse. » Le producteur de lait pense tout autant aux signataires de MAEC engagés en mai dernier qu’aux producteurs concernés par le recul annoncé de l’écorégime de 110 € à 92 € / ha en bio.

Sur le terrain, il y a beaucoup de colère. 

Plus de 200 personnes devant la préfecture

À 13 h, plus de 200 personnes étaient massées. « Visiblement, les paysannes et paysans sont plus alarmés que l’État sur les enjeux écologiques. Les premiers s’engagent, le second n’est pas au rendez-vous », démarrait le Brétillien Stéphane Galais, secrétaire national de la Confédération paysanne. Membre du bureau du syndicat des Côtes d’Armor, Dominique Madec reprenait : « En Bretagne, il manque 60 millions d’euros pour honorer les contrats de MAEC. Dans les autres régions, les choses ne sont pas aussi avancées. L’État navigue à vue… Une chose est sûre, nous allons maintenir la pression et poursuivre les actions jusqu’à ce que le Gouvernement assume ses responsabilités ! » Enfin, Didier Lucas, président de la Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor, s’est adressé aux manifestants. « Vos demandes sont légitimes. Je partage vos inquiétudes sur les MAEC et sur la Pac. On ne peut pas demander des transitions aux agriculteurs et ensuite ne pas respecter sa partie… » L’occasion pour Stéphane Galais et Fabrice Charles, président du Cédapa, de souligner tour à tour, suite à la tribune intersyndicale signée il y a quelques jours par la Confédération paysanne, la Coordination rurale et la Chambre régionale d’agriculture, l’importance d’avoir « une unité professionnelle », « de faire front commun ». Déjà, les responsables planchaient sur la préparation des prochaines actions en attendant « une réponse à la hauteur » de la part de l’État.

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La grande banderole sur les grilles de la préfecture.

Une lettre de déclaration de créances

Les responsables du réseau FDSEA – JA, eux, devaient rencontrer le préfet dans l’après-midi pour réclamer que « le ministère de la Transition écologique finance » l’enveloppe manquante. Par ailleurs, ils invitent les signataires d’une MAEC à les contacter pour remplir une lettre de déclaration de créances pour engager éventuellement une « action collective ». 


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