vl herbe septembre 4 - Illustration Des conduites techniques différentes

Des conduites techniques différentes

Si le prix du lait bio couvre largement le coût de revient des exploitations les plus performantes, ce n’est pas le cas pour beaucoup d’autres. Après analyse, les écarts de performances se jouent sur la conduite technique des élevages et non sur leur structure.

En 2022, le revenu des producteurs de lait bio a progressé de 12 €/1 000 litres. La hausse du prix des bovins a permis une amélioration du produit viande de 18 €/1 000 litres compensant largement celle des charges (+4 €) ainsi que la baisse du prix du lait (-2 €). Les résultats économiques des exploitations laitières sont aussi le reflet des conditions fourragères de l’année précédente. Celles de 2021 ont été globalement bonnes contrairement à 2022, année plus compliquée, et surtout plus hétérogène entre zones. Les clôtures 2023 pourraient en pâtir.

Des structures comparables

L’écart de résultat courant, entre le ¼ supérieur et le ¼ inférieur, atteint 132 €/1 000 L. Les produits étant strictement identiques entre les deux groupes (562 €/1 000 L), d’où provient la différence ? Les meilleures produisent-elles plus de lait d’où une dilution des charges de structure ? La réponse est non. Disposent-elles de surfaces plus importantes qui améliorent leur autonomie alimentaire ? Pas davantage, le ¼ inférieur dispose même de 20 ha de SAU en plus et d’une SFP supérieure de 15 ha.

En termes de conduite, on peut noter que la SFP du ¼ supérieur compte en moyenne 6 % de maïs contre 12 % pour le ¼ inférieur. Mais il s’agit seulement d’une tendance, non significative d’un point de vue statistique. En revanche, ce qui distingue de façon très significative les deux groupes, c’est le coût de l’alimentation des animaux. La différence atteint 50 €/1 000 litres. Il s’agit du plus gros poste d’écart. Viennent ensuite la mécanisation (38 € d’écart) et les bâtiments et équipements (29 € d’écart). Derrière le coût alimentaire, se cachent des pratiques différentes : 2 fois plus de concentrés par vache dans le groupe peu efficace (400 kg contre 215 kg), associé à un coût des surfaces fourragères 1,5 fois plus élevé (220 €/ha contre 140 €). En résumé, des systèmes alimentaires plus coûteux pour une productivité des vaches similaire, autour de 5 000 litres.

Du côté de la mécanisation, le groupe inférieur cumule des amortissements supérieurs de 5 €/1 000 L, un surcoût entretien et petit matériel de 10 €, mais aussi des travaux réalisés par tiers plus élevés de 15 €. Entre faire soi-même ou déléguer, il y a des choix à opérer dans certaines exploitations.

Anne Bras / Cerfrance Bretagne


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article