Quelles agricultures en 2040 ?

Écrits en 2021, les 5 scénarios de l’étude prospective « Agriculture bretonne en 2040 » pilotée par la Chambre d’agriculture ont été replacés face à l’actualité 2023 lors de l’assemblée générale de la FDSEA, le 7 mars à Acigné.

« Parmi les scénarios tendanciels observés, ‘l’agriculture bretonne en mode résistance’ projette un déclin de l’élevage dû à un durcissement des règles environnementales et un non-renouvellement des actifs. Les échanges deviennent plus locaux, des capitaux extérieurs arrivent dans les filières… », décrit Maud Marguet, responsable équipe économie – emploi à la Chambre d’agriculture de Bretagne.

Vers un choc de l’offre en produits agricoles ?

Invité à amener un regard croisé, Jean-Paul Simier, économiste au Crédit agricole, précise que l’agriculture bretonne s’adapte depuis longtemps (directive nitrates, montée en gamme…). Mais il questionne sur un possible renversement des marchés agricoles : « Après des décennies d’excédents, ne va-t-on pas vers un manque d’offre ? Partout dans le monde, il y a une tension sur les prix agricoles. Et les humains sont plus nombreux, les défis climatique et de biodiversité s’imposent… » En Bretagne, « la concurrence sur les terres s’accroît, dans une région attractive. »

« L’économie est un facteur de durabilité »

Sur le scénario ‘Priorité à l’économie’, les objectifs de compétitivité l’emportent dans des marchés mondiaux porteurs, les filières font le pari de l’hyper-technologie avec des capitaux de moins en moins détenus par les agriculteurs. « L’économie est un facteur de durabilité », rappelle Jean-Paul Simier. « Elle ne doit pas être opposée à l’environnement, de même que la technologie ne doit pas être opposée au bio, les circuits courts aux circuits longs… »
« La clé pour demain sera sans doute de continuer à s’adapter et de répondre à tous les marchés : faire du prix aujourd’hui, monter en gamme demain… » Selon l’économiste, le marché des agriculteurs bretons doit globalement rester français.
Autre scénario tendanciel : une agriculture bretonne plus végétale. L’élevage recule sous l’effet de plusieurs forces : politiques publiques, évolution de la consommation, manque de main-d’œuvre dans les exploitations. « La végétalisation est déjà en marche. Mais elle suscite des interrogations pour l’industrie agroalimentaire et ses emplois. L’élevage concerne 2/3 des salariés de ce secteur en Bretagne. »

Continuer à aider les agriculteurs

« L’avenir sera sans doute un mix des scénarios. Aujourd’hui, on voit que les curseurs bougent avec un retour de la productivité par exemple… », synthétise Cédric Henry, président FDSEA 35. « Demain, notre syndicat continuera à apporter des solutions à tous les agriculteurs. En 2022, nous avons été présents sur le plan de résilience, dans la cellule ‘sécheresse’… » Laetitia Bouvier, secrétaire générale, invite chaque agriculteur à s’impliquer « pour la défense de notre métier et notre revenu ».


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