15120.hr - Illustration Les volumes poursuivent leur chute
La collecte de lait bretonne continue à décroître.

Les volumes poursuivent leur chute

Les volumes régressent dans la plupart des filières agricoles pour des raisons climatiques mais aussi structurelles. Face à la hausse des prix, les consommateurs font des choix.

« Les charges de production agricole entament une tendance baissière mais demeurent à des niveaux élevés. En décembre 2022, le prix d’achat des intrants était supérieur de 18 % par rapport à décembre 2021 », souligne Olivier Carvin, chargé de mission économie-emploi à la Chambre d’agriculture de Bretagne. En parallèle, les prix payés aux producteurs affichent une forte hausse. « Après une pause à l’automne, le prix du porc dépasse désormais les 2 €/kg », a-t-il précisé lors du Rendez-vous éco-emploi du 3 mars à la Chambre d’agriculture à Rennes.
Les volumes régressent dans la plupart des filières « pour des raisons climatiques mais aussi structurelles ». La collecte de lait bretonne de décembre diminue de 2,7 % par rapport à décembre 2021 et de 5,8 % par rapport à la moyenne 2016 – 2020. « Le recul se poursuit sur les 5 premières semaines de 2023, de 3 à 4 % par rapport à 2022. »

Beaucoup moins de bovins

Sur les gros bovins régionaux, les sorties boucheries en 2022 chutent aussi de près de 6 % par rapport à 2021. Le repli est particulièrement marqué pour les vaches de réformes laitières (-7,2 %) et allaitantes (-9,4 %). La décapitalisation se poursuit en 2022 sur ces deux types de bovins. Même tableau en veaux de boucherie dont les sorties baissent de 7,1 % sur un an. Les abattages de porcs sont au plus bas depuis 2014, en repli de 2,5 % sur un an. De même, dans le Grand Ouest, les surfaces en légumes pour la transformation reculent de 17 %.

Au niveau de l’activité industrielle, des conséquences se font ressentir avec un recul des fabrications d’aliments pour le bétail de 4 % en 2022 par rapport à l’année d’avant. « La production agroalimentaire française atteint son plus bas niveau depuis 2 ans en décembre 2022. En Bretagne, le secteur de la transformation de la viande affiche une baisse importante d’activité sur les 3 derniers mois. »

Pour compenser ce recul, les importations progressent : + 22 % de viande bovine sur un an. « De fortes croissances sont observées en provenance des Pays-Bas et d’Irlande. » Et face à l’inflation des prix, les consommateurs baissent leurs dépenses alimentaires : – 8 % en décembre 2022 par rapport à la moyenne 2017 – 2019. « Ils achètent moins et des produits moins chers : premiers prix, marques distributeurs, moins de bio… Les marques locales ou ‘Made in France’ semblent résister pour le moment. »

Matériel et photovoltaïque au cœur des investissements

Deux responsables bancaires des marchés agricoles sont également intervenus. Laurent Barbot du Crédit agricole observe « des investissements en hausse sur le matériel agricole et le photovoltaïque. Les investissements de regroupements d’exploitation avec de la robotisation notamment se maintiennent. » Pour le photovoltaïque, « nous encourageons les porteurs de projet à se renseigner auprès de l’Apepha qui regroupe les agriculteurs équipés. Cela permet un regard neutre », précise Vincent Poupon du CMB. Par ailleurs, les banquiers observent des niveaux de trésorerie en hausse sur 2022. « Une opportunité pour faire face au manque de visibilité et constituer une épargne de précaution. »

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