Le porc bio demande de l’aide

15405.hr - Illustration Le porc bio demande de l’aide
Lundi dernier, les éleveurs de porcs bio (photo) ont invité des élus locaux à échanger. Des élus de Billiers, Auray, Saint-Nicolas-du-Tertre, Étel, La Croix-Hélléan et le sénateur Joël Labbé ont répondu présent.

Il ne représente que 1,5 % de la production française. Pourtant, les éleveurs ne s’en sortent pas. Ils demandent une aide financière directe et exigent le respect de la loi Égalim. Les 270 millions d’euros d’aides accordées début 2022 à la filière porcine conventionnelle font des envieux. « Toutes filières bio confondues, nous avons obtenu 10 millions d’aides, soit 166 € par exploitation. Une misère ». Les jeunes éleveurs porcins morbihannais, réunis sur la ferme de Philippe Moreaux à Caro pour interpeller les élus locaux, l’ont mauvaise. Les pertes, au niveau national, sont estimées à 30 millions pour le porc bio (deux fois plus pour le lait). « L’affichage politique n’a pas été accompagné par les pouvoirs publics. L’objectif, c’était 5 % de porcs bio en 2022 ; nous sommes à 1,5 % ». L’inflation dans les rayons, la hausse des charges, le non-respect de la loi Égalim qui prévoyait 20 % de bio (en valeur) dans les restaurants des collectivités (6 % actuellement), en sont responsables. Les éleveurs des organisations spécialisées ont fait des efforts pour réduire la production. « J’avais 120 truies il y a 6 mois », indique Philippe Moureaux. « Je vendais la moitié des porcelets à des engraisseurs via Bio Direct. J’ai diminué mon effectif de truies de moitié. Aujourd’hui, je ne vends plus de porcelets ». 15 % de ses charcutiers sont vendus dans le circuit conventionnel, avec une perte de 150 € par animal, liée à la différence de prix de vente. « Je vends, au total, 1 200 porcs dans l’année. J’enregistre un manque à gagner de 25 000 € ». Un montant à ajouter aux 1 200 porcelets qu’il ne vend plus. « Pour moi, en fin de carrière, ça va passer, mais en plus de 40 années d’élevage (dont une vingtaine en conventionnel), je n’ai jamais vu ça ». Il s’inquiète pour la transmission de son exploitation pourtant relativement autonome, équipée d’une fabrique d’aliments. Les jeunes…

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