Energies et environnement

Des éleveurs mécontents sur le site Natura 2000 Marais de Vilaine

La nouvelle mesure agroenvironnementale ne tolère plus les 40 unités d’azote sur les prairies du site Natura 2000. Elle pourrait être boudée par les agriculteurs, et, au final, être contre-productive.

Élaborée en coopération avec la profession agricole, les associations environnementales et les services de l’État, l’ancienne MAE avait été souscrite par 47 agriculteurs sur 630 hectares. « À l’origine, il s’agissait de lutter contre la déprise agricole tout en protégeant la faune et la flore », explique Alain Guihard, élu à la Chambre d’agriculture. La fauche ne pouvait être réalisée avant le mois de juin et la fertilisation était limitée à 40 unités d’azote par hectare. En échange, les agriculteurs percevaient 120 € de l’hectare. Lors de la dernière phase de concertation pour la programmation des MAEC localisées 2023-2027, le cahier des charges s’est resserré. La mesure « Gestion des milieux humides » interdit désormais toute fertilisation. « L’intérêt de ces prairies va être amoindri », indique Vivien Mahé, qui compte une trentaine d’hectares dans cette zone. « Je récoltais 4 tonnes de foin chaque année par hectare ; ce ne sera plus le cas. »

Retour à l’intensification ?

Dominique Balac, président du syndicat local FDSEA de Saint-Dolay, craint que ces parcelles soient engagées mais non entretenues car plus assez productives, ce qui serait préjudiciable à l’environnement. « À l’inverse ces parcelles pourraient ne plus être engagées et conduites avec une logique économique susceptible d’entraîner une régression de la biodiversité sur le site ». À savoir, une fertilisation plus intense, pour produire du fourrage plus riche et plus dense, récolté bien avant la date du 1er juin (qui protège la nidification). « Dans les deux cas, on passe à côté de l’objectif de préservation des marais de Vilaine ». La profession agricole demande donc de modifier le paramétrage des MAEC 2023-2027 pour revenir à un réel soutien des pratiques agricoles en place, quitte à reprendre le cahier des charges de la précédente programmation. 

 

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