Certification environnementale : Pas de HVE sans plus-value

Cultures, légumes industrie ou de plein champ… Trois coopératives témoignent de leur démarche de certification environnementale. L’évolution des certifications Haute valeur environnementale (HVE) est exponentielle depuis 2019, tirée par la viticulture et les grandes cultures. Elle est passée de 1 519 à 24 527 exploitations françaises en 3 ans. « Pour la région Bretagne, cela représente 1 exploitation recensée en 2019, 152 en 2021 et 574 en 2022 », rappelle Hervé Simon, de la Draaf Bretagne. La certification en vogue – qui sera mise en exergue avec la prochaine Pac – a fait l’objet d’une attention particulière lors de la commission régionale agroécologie qui s’est déroulée au Rheu, jeudi 6 octobre. Trois démarches environnementales à la Cooperl Dans cette démarche, la réflexion agroenvironnementale est globale au sein de l’exploitation. La HVE est une mention qui valorise les bonnes pratiques agro-écologiques et la biodiversité… « et qui mérite une plus-value. Car l’objectif des démarches environnementales est bien de chercher de la valeur ajoutée auprès du consommateur », explique Stéphane Fouaré, gérant de l’EARL Les Hauts de la Buharaie à Plesder (35), venu présenter la démarche HVE de la Cooperl. « Ici, la notion de filière a tout son sens. » La coopérative propose 3 démarches aux éleveurs : une charte environnementale de niveau 2, la HVE (20 exploitations certifiées niveau 3 en 2022) ou Envi, une filière proposant des cultures sans pesticides. De 1 000 ha engagés en 2022, la structure ambitionne de rassembler 10 000 ha engagés en 2030, avec un développement de 50 % chaque année. « Outre l’accompagnement technique, les incitations financières doivent être présentes pour compenser la perte de rendement, allant de -10 à -15 q/ha en blé ou orge sans pesticides », résultats calculés sur son exploitation. Les pertes de productivité quasi équivalentes en HVE (83,5 q/ ha avec 1 passage de désherbage mécanique et un IFT réduit de 50 %) ou charte environnementale (86 q/ha avec une baisse des IFT de 20 %/2017) « sont compensées par une plus-value de 1 ct/ kg de carcasse et 3 €/t pour la charte environnement ou 15 €/t pour la HVE ». La culture Envi permet quant à elle une bonification de 47 €/t, cumulable avec celle de la HVE. 100 % des agriculteurs engagés chez d’aucy d’ici fin 2023 Pour les producteurs de légumes chez d’aucy, l’objectif est d’accompagner 100 % des agriculteurs dans un engagement environnemental à fin 2023. « De 1 exploitation test en 2019, 50 sites sont aujourd’hui engagés dans une certification individuelle HVE (voie A), dans un rayon de 30 km autour de l’usine », chiffre Yves Mauffret, responsable certification environnementale d’aucy. « L’objectif est de diminuer l’empreinte carbone, la cohérence territoriale et de massifier la production près de l’usine », ajoute-t-il. Fort du nombre d’exploitations qui ont adhéré à la démarche, une gamme « Bien cultivés » a été lancée, permettant la mise en place d’un fonds de réversion de 5 cts pour soutenir les agriculteurs engagés dans cette transition agroécologique. Une démarche de progrès volontaire pour Prince de Bretagne « La HVE est un bon moyen de sonder les exploitations, d’estimer le niveau de performances et de valoriser les bonnes pratiques », note Julien Sérandour, animateur environnement au Cerafel. Pour les légumes plein champ, l’engagement de 200 producteurs (soit l’équivalent de 7 000 ha et 50 productions certifiées) dans la voie B de la HVE est plutôt utilisé comme une démarche de progrès. La disparition de cette voie B au 1er janvier 2023 et le durcissement des critères dans la voie A dans le nouveau référentiel pourront par contre avoir un impact sur la dynamique engagée. « Mais le déploiement de cette ambition collective est plus freiné par une question de forme que par le niveau de performances des exploitations. Nous sommes frustrés de ne pas pouvoir valoriser toutes nos pratiques qui ont pourtant démontré leur valeur environnementale », explique-t-il. Avant de citer en exemple la recherche territorialisée de variétés tolérantes aux maladies, entraînant moins d’intrants, qui n’est pas référencée dans la grille d’évaluation ainsi que l’absence d’IFT de référence en légumes de plein champ. Le référentiel étant jusqu’à présent plutôt destiné à la viticulture, aux grandes cultures et prochainement à l’arboriculture.

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