10912.hr - Illustration Un ensilage disponible rapidement après la récolte
Pierre et Gilles Monneraye dans leur nouvelle stabulation.

Un ensilage disponible rapidement après la récolte

En basant sa ration sur de l’ensilage avec des maïs dentés farineux, riches en amidon, et de l’enrubannage, le Gaec Monneraye Holstein à Sérent (56) a une ration de base stable toute l’année.

En accueillant des essais il y a une vingtaine d’années sur son exploitation, Gilles Monneraye avoue avoir beaucoup appris aux côtés des techniciens qui suivaient les plateformes. « À ce moment-là, on faisait de la plasticulture, avec des indices de précocité assez élevés sur des variétés dentées », explique-t-il.

Besoin de variétés plus précoces en sol nu

Lors de l’agrandissement de l’exploitation, les données ont changé avec l’arrêt de la plasticulture. « Il fallait trouver des variétés plus précoces sur mes terres froides. Pioneer sortait à point nommé en 2017 ses variétés de maïs dentés farineux avec sa gamme M3. Je les ai essayées et les ai adoptées : cela fonctionnait tant au niveau de la culture qu’en réponse en lait avec des valeurs alimentaires intéressantes. Ces maïs cumulent l’avantage des maïs tardifs d’autrefois avec le maintien du rendement », ajoute l’éleveur. Si en plasticulture, le rendement n’est jamais descendu au-dessous de 20 t MS/ha, les résultats en sol nu oscillent entre 14 et 18 t MS/ha, 135 à 160 q en maïs humide.

[caption id=”attachment_62072″ align=”aligncenter” width=”720″]10913.hr Plus la partie vitreuse augmente dans le grain, plus son enveloppe comprend de la zéine, protéine qui emprisonne l’amidon. L’épi denté farineux du haut présente moins de zéine. L’épi corné denté du bas au même stade aura en comparaison plus d’amidon non digestible à l’ouverture du silo.[/caption]

Une ration de base calée à l’année

Objectif, assurer un stock de qualité qui permettra au potentiel laitier du cheptel de s’exprimer pour cette exploitation où le travail sur la génétique prime. « On cherche à avoir une ration régulière sur l’année, avec un ensilage de maïs riche en amidon digestible et en fibres digestibles (analyse 2021 : 34,5 % MS, 38 % amidon, 74 % DMO, 7 % MAT, 17 % Cellulose brute) ». Grâce à la pellicule plus fine des grains (moins de zéine), l’amidon est disponible plus rapidement. La fermentation est assez rapide, ce qui a permis d’ouvrir le silo au bout de 15 jours à 3 semaines lors de l’augmentation de l’effectif du cheptel, sans apport d’énergie supplémentaire, en dehors du maïs humide (valorisé par la part importante d’herbe toute l’année). Selon Pioneer, les dentés farineux sont digestibles en moyenne à 79 % à 2 mois de fermentation, pour 66 % pour les cornés dentés. « Cela peut être intéressant pour le 1er silo à ouvrir en saison », conseille l’éleveur. La surface maintenant calée, le silo reste dorénavant fermé quelques semaines de plus. La ration annuelle pour 33-34 kg de lait est composée de 40 kg maïs ensilage, 12 kg d’enrubannage, 1,7 kg correcteur azoté à l’auge, 1,8 kg de maïs humide, 200 g de minéraux et 50 g d’urée. La complémentation se fait au robot. L’enrubannage est réalisé en round broyé avec conservateur. « On ne jette quasiment rien, c’est important de valoriser ce que l’on produit ».

Côté culture

« Dans nos sols froids, on attend la première semaine de mai pour semer », explique Gilles Monneraye. En les comparant à d’autres variétés, l’éleveur note qu’elles ont un pouvoir de rattrapage assez important. « Et P9234 résiste par exemple autant aux années sèches qu’aux années humides », observe-t-il. Les grains sont mûrs sur des plantes bien vertes, ce qui améliore l’appétence du fourrage et le tassage du silo. « On détermine le bon stade pour ensiler en visitant chaque parcelle en diagonale et en analysant le grain à l’aide de la grille Pioneer ». Ensuite, « nous sommes attentifs à la fibrosité et à l’éclatage des grains sur le chantier d’ensilage ». « Les rafles sont petites ce qui laisse plus de place aux grains », note l’agriculteur. Le maïs est ensilé avec des brins à 16-17 mm, car il repasse dans la mélangeuse. « On tasse dur le silo, mission assurée par le tracteur de l’ETA, chargé à 15 t. Et on couvre le tas le plus vite possible, avec un film transparent de 40 μ. Une étape indispensable ! », insiste l’éleveur. Avant de terminer : « Puis on rajoute une bâche neuve, avant d’y apposer ensuite la vieille bâche, une toile et des boudins. »


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