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EcoTree : la boîte qui plantait des arbres

Vianney de la Brosse, cofondateur de l’entreprise brestoise EcoTree et gestionnaire de forêts, plante des arbres depuis l’enfance. Il est animé par l’amour de la forêt mais aussi l’ambition de prouver qu’un des gestes les plus écologiques qui soit peut s’avérer rémunérateur.

Quel est le quotidien d’un gestionnaire de forêt ?

J’acquiers des terrains dans la perspective de les boiser. Souvent des friches ou des landes sur lesquelles j’orchestre ce qu’il y a à faire : l’analyse du terrain, la sélection des essences, le suivi et la maîtrise d’œuvre de tous les chantiers de plantation, les éclaircies et les coupes…

Les effets du dérèglement climatique se font-ils sentir ?

Oui et notamment sur les chênes et les châtaigniers, victimes de dépérissement. Pour l’heure, la forêt bretonne souffre moins que les forêts de l’est de la France, attaquées par des scolytes, un coléoptère qui profite du réchauffement et de la monoculture de l’épicéa commun.

Vous voulez dire que la monoculture fragilise la forêt ?

La monoculture crée des foyers d’accueil pour les insectes prédateurs et rend les arbres vulnérables. Quand on exploite la forêt, il faut privilégier le mélange des essences.

Quelles sont vos recommandations pour la forêt bretonne ?

Sur une même parcelle, il est bon de planter plusieurs essences. Il est aussi judicieux d’intégrer le réchauffement qui va se poursuivre dans les années à venir. En Bretagne, les essences qui ont besoin de chaleur peuvent maintenant s’implanter : le cèdre de l’Atlas, le Sequoia sempervirens…

Quels sont les débouchés pour la filière du bois ?

En tant que matériau écologique, le bois a de l’avenir. Dans les constructions notamment, il va remplacer des matériaux plus polluants tels que le béton ou l’acier. Le douglas, le chêne et le châtaignier vont être des essences rémunératrices.

Pour les agriculteurs, y a-t-il intérêt à exploiter la forêt ?

Bien sûr car les agriculteurs sont souvent propriétaires de terrains en déprise, en pente ou isolés qu’ils exploitent difficilement. Ce sont ces terrains qu’il est utile de boiser, notamment parce que la forêt va permettre de diversifier les activités et d’être un foyer de biodiversité. Pour les pâtures aux alentours, la forêt permet à la nature de mieux jouer son rôle.

Quels sont les obstacles à l’activité forestière ?

Sur le court terme, la forêt n’est pas rentable et il convient d’y consacrer du temps, (2 ou 3 jours par an et par hectare au démarrage). Les recettes n’arrivent qu’à l’issue d’une vingtaine d’années.

Quels conseils donnez-vous aux agriculteurs prêts à se lancer ?

Les 30 et 50 premières années, selon que l’on plante des résineux ou des feuillus, la forêt bénéficie d’une fiscalité avantageuse avec l’exonération de la taxe foncière. Je conseillerais aux agriculteurs de se tourner vers le Centre national de la propriété forestière. Également, le programme Breizh Forêt Bois subventionne les plantations à 80 %.

Sabine Huet / Cogedis


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