La chaudière à bois de 580 kW est installée sur un plateau à paille et placée au milieu entre les 2 poulaillers. - Illustration Des chaudières mobiles à double-usage
La chaudière à bois de 580 kW est installée sur un plateau à paille et placée au milieu entre les 2 poulaillers.

Des chaudières mobiles à double-usage

Depuis 2012, les 4600 m2 de l’élevage de dindes de la famille Corbel, à Motreff (29), sont chauffés avec 2 chaudières à plaquettes de bois. En les installant sur des plateaux à paille, les éleveurs les utilisent aussi pour alimenter le séchoir à céréales et ainsi diminuer sa consommation de fioul.

« En 2012, nous avons investi dans 2 chaudières à plaquettes de bois de marque Viloria Otero pour chauffer nos 4 600 m2 de bâtiments en production de dinde », raconte André-Daniel Corbel, en association avec sa femme, Marie-Françoise, et à son fils, Cyril. Les aviculteurs ont investi 112 000 € dans ces 2 chaudières d’une puissance de 580 kW chacune. Elles ont la particularité d’être installées sur des plateaux à paille pour permettre de les déplacer d’un site d’exploitation à l’autre, mais surtout pour pouvoir les connecter toutes les deux au séchoir à céréales en saison.

5t de bois pour remplacer 1t de gaz

Si la fluctuation du prix du gaz est une raison de ce changement d’énergie pour chauffer les volailles, l’investissement était surtout conditionné par la possibilité de les utiliser sur le séchoir à céréales. Sur le site de 2 900 m2, la chaudière est placée au milieu, entre les 2 poulaillers. Sur le second site, situé à 800 m, la chaudière se trouve au bout du bâtiment de 1 700 m2. L’installation est simple à l’intérieur du poulailler puisque c’est un caisson qui pulse l’air chaud dans la salle d’élevage. « Tout cela est bien sur géré par le boîtier de régulation », précise André-Daniel Corbel. Et d’ajouter : « Théoriquement, il faut 3 t de bois à 0 % d’humidité, ce qui n’existe pas, pour substituer 1 t de gaz. En réalité la consommation est de 5 t de bois pour remplacer 1 t de gaz. »

Chauffer et ventiler davantage

48 heures avant le démarrage, les éleveurs préchauffent les poulaillers à 30 °C. Le chauffage est poussé à 35 °C la veille au soir de l’arrivée des dindonneaux. « Nous devons chauffer plus car nous n’avons pas le rayonnement des radiants et donc pas de points chauds. La consigne de température est positive : c’est-à-dire que si je demande 33 °C dans le bâtiment, la chaudière démarre à 33,2 °C. » Lors du dernier lot de dindes, démarré le 16 janvier, la chaudière a fonctionné pendant 10 semaines.

« Il y a encore quelque temps un des poulaillers était encore chauffé au gaz. Nous avions l’impression d’étouffer en entrant dedans. La combustion du gaz ramène de l’hygrométrie et par conséquent on sent plus l’ammoniac. De plus, avec le gaz, on hésite à chauffer mais aussi à ventiler pour faire des économies », analyse l’aviculteur. Avec le chauffage au bois l’ambiance dans les poulaillers n’est pas du tout la même : « L’air est sec, on n’hésite pas à chauffer plus et à ventiler davantage, on s’y sent bien, du coup c’est la même chose pour les volailles. On ne transpire pas dans le poulailler même lors des démarrages à 35 °C. »

[caption id=”attachment_34728″ align=”aligncenter” width=”720″]Le système de chauffage est simple, l’air chaud est soufflé à l’intérieur du poulailler Le système de chauffage est simple, l’air chaud est soufflé à l’intérieur du poulailler[/caption]

La chaudière est équipée d’une réserve de bois de 16 m3, pour autant les éleveurs ajoutent 1 à 2 godets de plaquettes par jour pour la garder pleine afin d’avoir toujours l’esprit tranquille. L’entretien est plutôt simple, il suffit de vider le cendrier tous les 2 à 3 jours.

Les éleveurs sont très satisfaits de leur investissement et de nombreux avantages qu’offre ce mode de chauffage. Par contre, André-Daniel Corbel met en garde : « S’il faut acheter du bois à 100 €/tonne, ce n’est pas rentable. La 1re année j’en ai acheté à 65 €/tonne (livré/criblé. Dès que le prix a augmenté, j’ai cherché une autre solution. »

[caption id=”attachment_34727″ align=”aligncenter” width=”720″]Lors de la moisson, les 2 chaudières à bois sont connectées au séchoir à céréales pour économiser du fioul. Lors de la moisson, les 2 chaudières à bois sont connectées au séchoir à céréales pour économiser du fioul.[/caption]

300 tonnes de plaquette par an

Aujourd’hui, les éleveurs proposent de l’abattage d’arbres en prestation pour du cyprès ou des sapins dont personne ne veut. « Nous faisons appel ensuite à une entreprise spécialisée qui nous broie sur une journée et demie nos besoins en plaquettes pour l’année. La prestation broyage nous coûte autour de 2 700 € pour nos besoins annuels de 200 tonnes pour le chauffage des poulaillers et de 100 tonnes pour les besoins du séchoir. »

4 t de bois pour 100 t de maïs sec

Le séchoir à céréales sèche environ 1 500 tonnes de maïs grain par an, ainsi que du blé et d’autre céréales. « Il nous faut une journée de travail pour installer les chaudières sur ce séchoir datant de 2016 venu remplacé l’ancien de 2009 qui avait pris feu », note l’éleveur. La consommation du séchoir est de 130 à 140 litres par heure de fioul pour sécher le maïs grain. Avec les chaudières à plaquettes de bois connectées au séchoi, cette consommation tombe à 40 litres par heure avec 4 tonnes de plaquettes brûlées sur 24 heures pour 100 tonnes de maïs sec par jour sortie du séchoir. Le maïs est ensuite stocké dans 2 silos tour d’une capacité de 650 tonnes chacun et revendu tout au long de l’année suivant l’évolution des cours.


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